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Séance de ratification de Fritz William Michel ? :- Chaos au Parlement/ Un Sénateur tire/2 blessés par balles/ Séance avortée

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Port-au-Prince, le 23 Septembre 2019

 

Une fois de plus Fritz William Michel n'a pas pu présenter sa Déclaration de Politique Générale au Sénat. Les dispositions musclées prises par le Président du Grand Corps Carl Murat Cantave, loin de favoriser la tenue de cette séance, semble avoir contribué à faire basculer la situation. Des militants politiques envahissent le Parlement pour empêcher la tenue de la séance. Un Sénateur de la majorité Ralph Féthière sort son pistolet et fait feu à hauteur d'homme. Bilan: 2 blessés dont un Journaliste de l'Agence Reuters. 

Tôt ce matin, les Sénateurs de l'opposition emmenés par le Chef de file Antonio Cheramy  « Don Kato » ont pris le contrôle de l'espace, aidés d'un groupe de militants qui eux aussi avaient pénétré l'enceinte du Parlement. La majorité Présidentielle également était présente. Ils voulaient par tous les moyens organiser la séance dans un Parlement sous haut controle policier. Carl Murat Cantave avait en effet autorisé la police à investir le Palais Législatif que l'on croyait inviolable. Pris pour cible, le Président du Sénat s’est fait agresser par des militants qui ont tenté de subtiliser son portable, dit-il. Il aurait été bousculé. Le Sénateur offusqué accuse le Sénateur Antonio Cheramy d'être l'auteur intellectuel de son agression. 

Entre temps, alors que le Sénateur Nenel Cassis était en train de rentrer au Parlement, un autre groupe de manifestants, cette fois plus important a franchi la barrière et envahi le Parlement en scandant des propos hostiles aux Sénateurs de la majorité, Carl Murat Cantave, en particulier. Ils y ont même inroduit des matières fècales. Une odeur noséabonde se dégageait à l'intèrieur. Et c'etait la pagaille. Les Sénateurs proches du pouvoir attaqués à tout bout de champs. 

Face à cette situation pour le moins incontrolable, les Sénateurs de la majorité conspués et injuriés ont dû quitter l'espace sous une pluie de pierres. Au moment de quitter le Parlement, le Sénateur du Nord Ralph Féthière a selon des journalistes présents tiré à hauteur d’homme. Bilan deux blessés dont un Journaliste de Reuters Chery Dieunalio. Une photo qui tourne en boucle sur les réseaux sociaux immortalisant  l'action du Sénateur pistolet en main. Le Parlementaire assume avoir tiré mais pour se défendre face à des manifestants qui ont envahi l’enceinte du Parlement « La légitime défense est un droit sacré », déclare-t-il.

Certains Sénateurs proches du pouvoir comme Carl Murat Cantave et Dieupi Chérubin fuyant la furie des manifestants ont pu quitter le Parlement grâce à leurs collègues de l'opposition qui ont tout fait pour les évacuer. Immédiatement après, les Sénateurs de l'opposition ont pris la tête d'une manifestation jusqu'au Champs de Mars tout en réclamant la démission du Président Jovenel Moise. Ils se sont ensuite dirigés vers l'Académie de Police pour vérifier l'information laissant comprendre que la majorité allait organiser une séance à leur insu. Réagissant à ces rumeurs, le Président du Sénat Carl Murat Cantave a donné la garantie qu'aucune séance en catimini ne serait organisée. Toutefois ces rumeurs persistent. Il appelle à un dialogue. Mais les Sénateurs de l'opposition montent la garde à l'Académie. Une situation de vive tension a  règné  dans plusieurs endroits de la zone métropolitaine tels Delmas, Pétion Ville Frères et route de l'aéport. Vers 11h AM, une foule sort de Cité Soleil et prend la direction de Delmas. Ils veulent la démission du Président Jovenel Moise.  Même cas de figure à Mirebalais et aux Gonaïves où l'on a saccagé le Bureau du Sénateur Carl Murat Cantave et menacé d'incendier sa résidence. Les manifestants ont été refoulés par les forces de l'ordre à coup de gaz lacrymogènes. Des barricades de pneus enflammés sont érigés à Port-au-Prince comme dans ces villes de province. 

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Le Président Jovenel Moise tenait beaucoup à ce que cette séance de ratification de son Premier Ministre se tienne avant son depart pour les Nations Unies. Sans un gouvernement légalement constitué, le Chef de l’Etat aura tout le mal du monde à vendre une autre image que l’instabilité à la Tribune de l’ONU.


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