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Haiti/Politique:- Journée Nationale de mobilisation/ Des milliers de personnes dans les rues /L'armée disperse la foule au Champs de Mars

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Port-au-Prince, le 21 Septembre 2019
(www.gazettehaiti.com)

 

La zone métropolitaine de Port-au-Prince et la plupart des villes de province ont connu une journée du 20 Septembre particulièrement sous haute tension. Des milliers de personnes ont en effet gagné les rues ce vendredi marquant le 216ème anniversaire de naissance du Père fondateur Haitien Jean Jacques Dessalines ( Port-au-prince, Gonaïves, St Marc, Miragôane, Mirebalais, Cap Haitien). Une Journée Nationale de mobilisation pour exiger la démission de Jovenel Moise du pouvoir. 

Dans la Capitale, après avoir déposé une gerbe de fleurs au pied du monument du Père Fondateur au Champs de Mars, le leader de Pitit Dessalines Jean Charles Moise à la tête d'une foule de manifestants chauffés à blanc a pris la direction du Carrefour de l'Aéoport, point de convergence de toutes les autres branches arrivées de plusieurs points de ralliements tels St Jean Bosco, Carrefour Paillant, Canapé-Vert, Site Soleil. Sous le Viaduc, quelques bandes et un Truck Son créaient de l’animation avec des chants exprimant le ras-le-bol des citoyens. 

Vers 1heure PM, le cortège quitte le Viaduc au Carrefour de l'Aéoport sous la pluie, en direction de Delmas 32 pour rencontrer la branche de Pétion Ville. La manif qui se déroulait jusque-là sans incident sous les yeux vigilants de la police allait déraper quand des agents du CIMO barricadant la montée vers Pétion Ville ont commencé à lancer des gaz lacrymogènes tandis que de l'autre côté une autre patrouille asperge de gaz l'autre groupe de manifestants. Visiblement, la Police voulait à tout prix éviter la rencontre des deux branches de la manifestation qui devaient selon le parcours préalablement établi bifurquer vers Delmas 32 à destination du Palais National en passant par Lalue. 

Sur la route de Delmas, c'était le chaos. L’affrontement entre les forces de l'ordre et les manifestants ont duré plus d'une demie heure. Des jets de Pierre et de tessons de bouteille contre du gaz lacrymogène ont créé une panique généralysée. Dans la foulée, une patrouille de Police stationnée devant la TNH(Delmas 33) attaquée par une pluie de pierre a riposté en tirant des rafales d'armes automatiques. A Delmas 29, notre reporter comstate un blessé par balles au cou. Il a été conduit à l'hôpital Bernard Mevs. 

Face aux assauts des militants, les différentes patrouilles de police ont fini par quitter la zone laissant le Champs libre aux manifestants qui sortaient de Pétion-Ville de rejoindre l'autre groupe. Après des discutions sur la destination à prendre, ils se sont finalement entendus à redescendre vers le Carrefour de l'Aéoport et se dirigent vers la route de Nazon pour finalement arriver au Champs de Mars où un grand dispositif a été mis sur pied pour empêcher tout accès au Palais National. 

Conduite par des leaders de l’opposition, la foule en colère allait causer d’énormes casses et ériger des barricades de pneus enflammés sur tout le parcours.

La situation allait mal tourner sur la Place la Paix en face du Palais National. En effet, après avoir été chassés par les agents du CIMO à coup de gaz lacrymogènes et de tirs d'armes automatiques des manifestants qui ont finalement décidé de prendre refuge sur la Place La Paix à quelques mêtres du Palais. Un manifestant qui accompagnait le Sénateur Latortue est blessée par balle réelle au pied. Youry Latortue, Assad Volcy ont fait appel aux autres leaders et militants dispersés pour les rejoindre. Le Sénateur Rica Pierre, le Député Primtemps Bélizaire et Dr Shiller Louidor viennent en renfort. Petit à petit, la foule, commençait à grossir. Et tout allait basculer quand des soldats des forces Armées appuyés des policiers du CIMO quittaient leur Quartier Général à 5H PM pour la descente du drapeu habituel se sont mis à tirer des rafales d'armes automatiques pour disperser la foule massée sur la Place accusée d'avoir lancé des pierres en leur direction. Les organisateurs de la marche dénoncent des cas de militants blessés par balles et s'emprennent au Président Jovenel Moise de créer Une force Armée sans cadre légal et à sa solde. 

Selon le bilan de la journée au moins de deux morts. Un manifestant aurait été tué à Bourdon selon des témoins, tandis qu"un employé de la délégation de l'Ouest a été abattu par des hommes armés au Carrefour Tifou en marge de la manifestation. La police a procédé à plusieurs arrestations. 

Les leaders de l'opposition annoncent la poursuite de la mobilisation à partir de Lundi 23 Septembre pour forcer le Chef de l'état à la démission.


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