PubGazetteHaiti202005

Le PHTK de Michel Martelly votera contre le référendum de Jovenel Moïse s'il maintient ce projet, selon Liné Baltazar

Liné Baltazar, président  du PHTK

Le Parti haïtien Tèt Kale, ainsi que sa « mouvance » n'approuvent pas le projet de référendum pour changer la Constitution de 1987 initié par Jovenel Moïse. Liné Balthazar, président du PHTK, recommande à M. Moïse de se concentrer de préférence sur l'organisation des élections et de trouver un consensus minimal pour y arriver. 


Le président du PHTK, Liné Balthazar affiche son désaccord au projet de référendum constitutionnel de Jovenel Moïse.  M. Balthazar qui intervenait à l'émission panel Magic ce vendredi, enfonce le clou à ce projet critiqué par la société haïtienne. 
 

« Si le référendum se fait demain, PHTK et la mouvance Tèt Kale voteront contre », lâche Liné Balthazar, évoquant un fiasco sur le plan technique si ce référendum a lieu.


 « Le PHTK n'est pas intéressé à changer la Constitution pour un petit groupe contre un autre groupe de personnes. Le projet de cette Constitution reproduit le modèle d'un régime autoritaire de Vincent avec la Constitution de 1935 », dénonce M. Balthazar, estimant qu'on n’explique pas très clairement au président Moïse ce qu'il y a dans ce projet de Constitution.


Aux yeux de l'homme politique issu du même camp politique que Jovenel Moïse, les concepteurs de ce projet ne disent pas au président Jovenel Moïse ce qu'il y a dans « ce projet à caractère liberticide et irritant. »


Pour lui, le pouvoir doit lancer un signal clair en se passant du référendum constitutionnel pour mettre le cap sur les élections. « Nous recommandons une fois de plus au président Moïse de trouver un accord politique pour lancer le processus électoral, ne serait-ce que pour un apaisement. Il faut créer des conditions afin de constituer un gouvernement de consensus pour que les acteurs se sentent confortables de se rendre aux élections », préconise Liné Balthazar.


Alors que Jovenel Moïse s'entête à organiser le référendum de la Constitution le 27 juin prochain, Liné Balthazar qui étudie les tenants et aboutissants de ce projet, pense que l'ONI était clair. « L'ONI dit que ce référendum n'aura pas lieu parce qu'il n'aura pas la capacité de distribuer toutes les cartes à temps », a-t-il déduit rappelant qu'au cours de cette conférence du 8 avril, le directeur de l'ONI dit avoir enregistré 4,3 millions de citoyens sur le territoire. 


« Une précédente communication de l'ONI le 12 mars, avait fait mention de 4,1 millions de citoyens enregistrés. Quand on fait l'équation, en 27 jours, l'ONI a enregistré 6 500 citoyens par jour. Ce qui montre que l'ONI a une capacité journalière de 6 500 cartes par jour », a analysé le président du PHTK, regrettant que pendant 2 ans, l'ONI répète qu'elle a la capacité d'enregistrer 40 mille cartes par jour. 


« À partir de ce moment, si nous devons atteindre le niveau du registre électoral de 6, 2 millions d'électeurs en 2015, cela prendra huit mois pour enregistrer les 2 millions de citoyens restants », enchaîne M. Balthazar pour qui, on induit le président Jovenel Moïse en erreur ainsi que le peuple haïtien. 


« Comme l'ONI et le CEP disent qu'ils ne pourront pas organiser le référendum le 27 juin, nous disons que la Constitution avec la manière dont le processus est enclenché est devenue un irritant technique pour le gouvernement du fait de l'incapacité de l'ONI et un irritant politique parce qu'il n'y a pas de consensus », constate plus loin le chef du PHTK qui informe la position de la mouvance Tèt Kale. 


« Le PHTK et la mouvance, nous suggérons d'enlever ces irritants en vue de mettre le focus sur l'organisation des élections à la fin de l'année », invite M. Balthazar. Pour lui, les autorités ont encore le temps de mettre les bouchées doubles pour la réalisation des élections quoique le temps presse. 


Le président du PHTK recadre son poulain. « Le mandat de M. Jovenel Moïse n'est pas d'organiser le référendum pour changer de Constitution mais de s'assurer du fonctionnement régulier de la Constitution sous l'empire de celle du 29 mars 1987. Il a l'obligation de remettre le pouvoir le 7 février 2022 et de combler le vide au sein du Parlement », dit-il soulignant que la position du PHTK a été déjà discutée avec le président sur la nécessité d'organiser les élections dans un délai aussi court. 


« Par expérience, je sais qu'il nous faut 12 mois pour les préparatifs des élections. J'ai toujours dit au président Moïse que ce gouvernement n'avait pas la capacité d'organiser trois élections en six mois. Dans le camp des partis proches du pouvoir, cette position est partagée », affirme M. Balthazar.


En ce qui a trait au gouvernement d'union nationale évoquée par le locataire du palais national, M. Balthazar qui dit soutenir Jovenel Moïse jusqu'au terme de son mandat,  souhaite que ce dernier trouve « un consensus minimal avec les forces politiques, économiques et sociales parce qu'on a un ensemble de problèmes à régler dont la question sécuritaire. »

 

 

 

Par Michel Césaire

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