PubGazetteHaiti202005

Haiti Circulation: Le Réseau Stop-Accident tire la sonnette d’alarme sur les facteurs responsables des accidents sur la voie publique 

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L’organisation Stop-Accident de concert avec Humanité et inclusion et le Ministère de la Santé Publique et de la Population, a présenté ce mardi 13 avril 2021, plusieurs résultats d'études menées sur le phénomène des accidents de la route en Haïti. Ces études réalisées durant l’année 2020 concernent les prises en charge pré-hospitalières, les prises en charge hospitalières et la problématique du port de casque. Elles présentent un tableau assez sombre de la problématique des accidents de la route.

 

D’après l’étude réalisée sur le port du casque, 43.7% des conducteurs de deux-roues portent un casque. Cette proportion est de 3.6% chez les passagers. Des chiffres qui présagent de sérieux problèmes d’après le réseau. Selon l’organisation, l’étude ne permet pas de savoir si les casques utilisés par les usagers sont de bonne qualité. A travers l’étude, le réseau observe que la majorité des conducteurs de motos (93.3%) pense que le casque est un moyen de protection contre les blessures et que près de 40% ne voit pas d’inconvénient au port de casque. Parmi ceux qui y trouvent un inconvénient, près de la moitié cite la chaleur comme principale contrainte. D’autres épinglent d’autres facteurs comme la visibilité, l’inconfort ainsi que le facteur économique.

Parmi les usagers les plus à risques, les piétons représentent 32% des victimes. 52% des victimes d’accidents de la route hospitalisées ont des fractures au niveau des membres, selon l’étude présentée sur la prise en charge hospitalière. Sur le plan environnemental, 85% des accidents ont eu lieu sur une route bitumée et jugée en bon état et 20% ont eu lieu la nuit. Sur le plan humain, 1 victime sur 8 déclare avoir consommé de l’alcool dans les 6 heures avant l’accident. 90% ont oublié de se servir de la ceinture de sécurité, 99% des passagers ne se sont pas munis de casque ainsi que 67% des chauffeurs. 92% des victimes d’accidents n’ont pas reçu de soins avant leur arrivée à l’hôpital et 82% ne connaissent pas un numéro d’urgence. 

Afin de pallier ce problème, le réseau suggère au gouvernement haïtien d’élaborer un plan d’action national sur le port de casque ; 
mettre en place des mesures facilitant la disponibilité et l’accessibilité de casques de qualité, adaptés au climat du pays et aux jeunes enfants ;
mettre en place un projet pilote dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince visant l’augmentation du port de casque chez les chauffeurs de taxis motos et leurs passagers ; faciliter le développement de campagnes de sensibilisation au grand public sur le port du casque et de campagnes ciblées sur les chauffeurs de moto-taxis.

Les cas d’accident de la voie publique en Haïti constituent un problème de santé publique, de par leur incidence, le poids économique de leur prise en charge au niveau institutionnel et communautaire et leurs conséquences sur les victimes et leurs familles. Près de la moitié des décès par accident de la route surviennent sur le coup,  selon une autre étude qui concerne la prise en charge pré-hospitalière des cas d’Accident sur la voie publique. 35% surviennent dans les trois heures suivant l’accident et 15% dans les 30 jours après l’accident.

Selon cette étude, il existe des dysfonctionnements dans la coordination et l’organisation de la chaîne du secours dû à l’absence d’un Protocole national de prise en charge des traumatismes et d’un système de communication performant. Le recours aux numéros d’urgence gratuit existant, notamment celui du centre ambulancier, sont peu ou mal utilisés par la population. Près de 90% des appels reçus par le CAN sont inappropriés. La majorité des victimes d’accident arrive par leurs propres moyens au niveau des hôpitaux et sans avoir reçu de premiers soins.

 

 

 

Par: Daniel Zéphyr

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