PubGazetteHaiti202005

Grève des magistrats: le président du RENAMAH prêt à trouver une entente au bénéfice des justiciables 

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Les juges des 18 juridictions du pays ayant observé un arrêt de travail depuis plus d'un mois ont laissé un couloir humanitaire dans le système. C'est ce qu'a expliqué le président du RENAMAH pour justifier le fait que la Cour d'Appel de Port-au-Prince a rendu son ordonnance ce mercredi. 


Au sujet de l'audience tenue ce mercredi à la Cour d'Appel de Port-au-Prince, le juge Ikenson Edumé a tenu à préciser que ladite audience faisait partie du couloir humanitaire créé pour statuer sur le sort de certains policiers attachés au juge Ivikel Dabrésil et d'autres proches.


" Ces derniers, accusés à tort, ont pu bénéficier de ce couloir humanitaire", a fait remarquer le président du Réseau national des magistrats haïtiens. 


Joint au téléphone, le magistrat Ikenson Edumé a expliqué que l'arrêt de travail est observé à 90 %  dans les 18 juridictions du pays. 


Quoique soucieux pour les justiciables, le juge Ikenson Edumé justifie que l'arrêt de travail a été observé pour protester contre les actes arbitraires et illégaux pris par l'Exécutif.


" C'est normal que nous defendions l'indépendance du pouvoir judiciaire. Le pouvoir Exécutif n'a pas l'intérêt que la justice fonctionne. Cela leur convient quand la justice fonctionne ainsi", s'insurge l'homme de loi qui se dit prêt à avoir une entente au bénéfice des justiciables au mépris total de l'Exécutif. 


"Nous sommes disponibles et disposés de trouver une issue favorable puisque cela pénalise les avocats et les justiciables. Cependant, nous ne pouvons pas laisser le pouvoir Exécutif vassaliser le pouvoir judiciaire", balance-t-il, regretant que le ministre de la Justice n'ait pas pris contact avec le CSPJ pour essayer de trouver une issue. 


"On est en contact avec le protecteur du citoyen et le président du CSPJ pour essayer de trouver une issue. Parce que si la Cour de cassation ne donne pas audience à ces trois juges, ils n'arriveront jamais à prêter serment. Donc, de façon automatique, les arrêtés présidentiels pris illégalement sont sans effet", dit le président de RENAMAH. 


Toutefois, la grève illimitée lancée par des Associations de magistrats haïtiens en mois de février dernier n'a pas eu d'impacts sur le fonctionnement du tribunal de paix de Delmas. 


Ledit tribunal fonctionne à plein régime sans avoir été perturbé par la grève des magistrats regroupés en plusieurs associations qui exigent entre autres le retrait du décret renvoyant à la retraite les 3 juges de la Cour de Cassation et la nomination d'autres juges. 

 

 

 

Par Michel Césaire

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