PubGazetteHaiti202005

Vitres déteintées: un seul cas de kidnapping dans la capitale en 15 jours, un record  

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Un seul cas de kidnapping recenssé dans la capitale après deux semaines. Un record, si l'on tient compte des pics qu'on a connus durant les derniers mois. La population vivait quotidiennement un cauchemar notamment dans la zone métropolitaine 

Le Premier Ministre et Chef du CSPN Joseph Jouthe serait-il sur le point d'avoir raison de faire déteinter tous les véhicules circulant sur le territoire national à l’exception de ceux portant la plaque « officiel, Corps Diplomatique et Consulaire »? Deux semaines après avoir pris cette mesure critiquée par certains dont le Secrétaire Général du Conseil des Ministres Reynald Lubérice et applaudi par d'autres, seulement un seul cas de kidnapping a été enregistré, selon toutes les informations relayées dans la presse traditionnelle et  sur les différents réseaux sociaux. Il s'agit de Kenol Félix,  propriétaire de l'entreprise funéraire " Sainte Rose de Lima". Il a été enlevé au centre ville. Depuis deux semaines, le kidnapping était comme héradiqué. La dernière fois qu'on avait kidnappé une personne remonte au vendredi 5 mars 2021 et c'était à Petit Goâve. 
Les deux semaines avant la décision d'interdire la circulation des véhicules aux vitres teintées, plus d'une trentaine de cas de kidnapping avaient été dénombrés. 


On avait tous eu peur des voitures aux vitres teintées d'autant que la plupart des personnes kidnappées ont toujours dénoncé des véhicules immatriculés SE ou des gens en uniformes de la police. Donc, toutes voitures aux vitres teintées paraissaient suspectes et créent automatiquement un sentiment d’insécurité chez les citoyens. Le patron de la primature semble avoir porté un sacré coup aux réseaux des kidnappeurs en prenant cette décision. 

Un fait est certain, la psychose de peur diminue  car presque tout le monde voit désormais presque tout le monde. Le premier ministre Joseph Jouthe a été le premier à en donner l'exemple en déteintant son cortège. Certains l’ont déjà aperçu derrière les vitres de sa voiture comme tout citoyen lanmda. 

Il devient en effet aujourd'hui très difficile pour les kidnappeurs de circuler librement avec leurs otages dans un véhicule du lieu du rapt, parfois sur plusieurs kilomètres, jusqu' à leurs « bases ». Quoi de plus facile pour un kidnappeur de transporter son otage, traversant des patrouiles policières une fois détenteurs d'un véhicule SE, officiel ou privé aux vitres teintées puisque c’est autorisé par l'Etat. 

 

Plusieurs citoyens questionnés par notre rédaction affirment qu'ils se  voyaient obligés de payer les 10 000 gourdes à la DGI pour teinter leurs véhicules parce que parallèlement ceux qui font les enlèvement roulaient derrières leurs vitres noires sans être inquiêtés. Sur les réseaux sociaux et dans certains médias, les citoyens qui au début, réclamaient le remboursement de la somme versée à l'état pour la teinte aujourd'hui vantent la justesse de la mesure prise par le gouvernement. Une fois le kidnapping est neutralisé et qu'ils peuvent  circuler dans les rues sans crainte de se faire enlever, les citoyens ne parlent plus de remboursement. Une preuve que la population est prête à payer ou même perdre de l'argent quand l'Etat se met à son service.


Il n'y a pas que les kidnappeurs qui soient contrariés par la mesure. D’autres personnes qui s’adonnaient à des actes criminels, malhonnêtes ou répréhensibles de tout genre se sentent aussi dérangées. Elles ne peuvent plus se cacher derrière leurs vitres noires pour commettre leurs forfaits. Les trafiquants de drogue, d'organes de même que les vendeurs d'armes et munitions sont définitivement en difficulté à cause de cette mesure palliative mais qui s’avère jusqu’ici judicieuse. 


Le fait de déteinter les vitres ne va pas contribuer à héradiquer définitivement le phénomène de l'insécurité encore moins le kidnapping. Les ravisseurs, probablement, réfléchissent à d'autres modes opératoires. Il  faut des mesures embrassant le problème de l'insécurité à sa source, car à côté du kidnapping, des bandits à moto tuent en toute quiétude des citoyens revenant de la banque en pleine rue, sans oublier les cas de vols réguliers et de viols. Il faut reconnaître que cette forme d'insécurité, elle aussi a diminué. 


La mesure, quoique critiquée pour non respect des dispositions légales, a donné jusqu’à présent des résultas probants. Depuis cette mesure, aucun citoyen n’a été victime d’enlèvement quand on se rappelle que le pays a connu une hausse vertigineuse de cas durant les deux derniers mois ( Janvier-février). Plus d'une centaine de cas durant ces deux mois. Tous les secteurs de la vie nationale ont été touchés, particulièrement le milieu de la santé avec l’assassinat du Dr Ernst Pady, lors d’une tentative de kidnapping et celui de l’infirmière Eveline Mentor ou de l'enfant de 5 ans enlevé puis assassiné pour ne citer que ceux-là. 

En Haiti, les gouvernements nous ont habitué avec des mesures palliatives et cosmétiques qui ne durent que l'espace d'un cillement.  
Le kidnapping est neutralisé même momentannément mais les bandits du G9 sont plus que jamais en puissance. L’échec de l’opération à Village de Dieu avec la mort d’environ 5 policiers, des armes et des matériels confisqués dont un blindé remis dans des conditions douteuses, en est la parfaite illustration.

Comme pour le kidnapping, la population a besoin des signaux clairs montrant une réelle volonté d’en finir avec le phénomène de l'nsécurité dans le pays, frein à tout projet de développement. 

 

 


Par Gazette Haïti

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