Le gouvernement a commémoré ce lundi 8 mars à Pétion-Ville la Journée internationale des droits de la femme autour du thème: le leadership féminin pour un futur égalitaire et paisible dans un contexte de Covid 19. Le chef de l'État, Jovenel Moïse, qui a volé la vedette au ministre des Conditions féminines et aux droits des femmes, a renouvelé sa volonté de réserver des circonscriptions entièrement aux candidates féminines dans la 51e législature.
"Le pays ne sera pas développé si on ne donne pas aux femmes leur place", a insisté le locataire du palais national. Jovenel Moïse, en marge d'un forum organisé par le MCFDF en vue de célébrer la journée des femmes, a voulu allumer les projecteurs sur les femmes. En effet, M. Moïse dit souhaiter plus de femmes briguer des postes législatifs dans la prochaine législature. Pour cela, il promet de réserver certaines circonscriptions uniquement aux fémmes. Le président encourage, par ailleurs, aux chefs de partis politiques de présenter plus de femmes à des postes électoraux.
Le chef de l'Exécutif s'est réjoui que son idée de parité soit incluse dans l'avant-projet de la nouvelle Constitution. Il a profité de l'occasion pour saluer le travail du comité consultatif indépendant. "À l'adoption de cette nouvelle Constitution par voie référendaire, “j'espère que des dispositions soient prévues dans le prochain décret électoral afin de répondre aux desideratas des femmes haïtiennes", lance-t-il, insistant pour que les femmes puissent jouer leur rôle effectif dans le pouvoir public car, dit-il, une nation ne peut pas aller de l'avant si la moitié de la population soit écartée dans les prises de décisions.
Le chef de l'État a avancé une étude des Nations-unies pour prouver que les femmes et les filles sont laissées pour contre en Haïti. Il dit regretter que "71 % des femmes n'ont pas la terre à leur disposition. Seulement 20% possèdent des biens et 9% des biens personnels.17% des femmes qui sont en détention préventive n'ont pas vu leur juge naturel".
Sur ce, le locataire du palais national a oublié de mentionner que son projet de campagne de réunir les hommes et les femmes, l'eau et la terre n'a pas donné les fruits escomptés. M. Moïse n'a jamais rien fait pour résoudre le problème récurrent de grève dans le système judiciaire qui a plombé la détention préventive prolongée.
"Ce n'est pas possible pour que 11% des adolescentes ayant moins de 19 ans ont déjà mis au monde un enfant", critique Jovenel Moïse qui remet en question l'éducation donnée aux filles et aux femmes développant chez elles des préjugés qui font de celles-ci des victimes de la société. "Elles ont été victimes d'exclusion dans tous les milieux". Pour montrer que son administration essaie de rectifier le tir, il a avancé la question de quota qui est modifiée de 30% à 50% dans la nouvelle Constitution.
Jovenel Moïse se félicite par ailleurs que le nouveau Collège électoral de 9 membres se compose de plus femmes que d'hommes, et se dit fier du travail de ces femmes au niveau du CEP.
"Depuis l'existence du pays, la contribution des femmes dans la lutte menée contre le système esclavagiste a été très soutenue. Les femmes sont toujours occultées par l'histoire. Les inégalités entre les hommes et les femmes demeurent bien réelles dans notre société en dépit des progrès juridiques. Elles ont de graves répercussions sur le bien-être des femmes. L'État doit prendre toutes les mesures en vue de combattre les préjugés et les stéreotypes sexistes", a discouru le chef de l'Etat qui espère l'application entre autres de la loi sur la paternité responsable, la loi sur les conditions de travail domestiques, le projet loi cadre sur la prévention, sanction sur la violence faite aux femmes et aux filles.
Par Michel Césaire
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