PubGazetteHaiti202005

Huit (8) Mars :- Journée internationale des droits des femmes. Clara Zetkin, la femme qui a inventé le 8 mars

Clara Zetkin

Peu connue en France, Clara Zetkin est une militante marxiste et féministe qui a initié la Journée des femmes. Une initiative qui s’est concrétisée il y a pile cent ans.

Sacrée personnalité ! Clara Zetkin est peu connue en France, mais on la (re)découvre grâce à un livre qui sort ces jours-ci.

 

Née en 1857, en Saxe (qui fera partie de l’Allemagne de l’Est un peu moins d’un siècle plus tard), elle est une figure importante du féminisme socialiste. Elle renonce à la vie bourgeoise et aisée de sa famille pour aller vivre à Paris avec son compagnon Ossip Zetkin (dont elle prend le nom, bien qu’ils ne soient jamais mariés) , où ils sont enseignants, journalistes, traducteurs… et fauchés.
Clara étudie les œuvres de Marx, rencontre Louise Michel, découvre la double journée des jeunes mères. Elle participe en 1889 à la fondation de la IIe Internationale (mouvement marxiste basé sur la lutte des classes).

Journée officialisée en 1982

Toute sa vie (elle est morte à 75 ans) elle milite pour le travail féminin, l’indépendance économique des femmes, l’égalité des droits, le partage des tâches entre hommes et femmes, la laïcité, la mixité dans les établissements scolaires.

Et c’est à elle que l’on doit l’invention du 8 mars. En 1910, elle signe une « Résolution sur la Journée internationale des femmes », au cours de la IIe Conférence internationale des femmes socialistes. Onze ans plus tard, en 1921, la Journée des femmes est fixée à la date du 8 mars, en hommage à la grève des ouvrières du textile à Saint-Pétersbourg, le 8 mars 1917. En France, il a fallu attendre 1982 pour que le gouvernement Mitterrand l’officialise.
Les écrits de Clara Zetkin sont restés d’une grande actualité. Avec parfois une écriture malicieuse. Ainsi, sur le sujet de l’éducation, et des grandes écoles extrêmement chères : « Les enfants ne bénéficient pas d’une formation supérieure en fonction de leurs talents et de leurs intérêts, mais de la prévoyance dont ils ont fait preuve en choisissant leurs parents », écrit-elle.
Elle incite les ouvrières à se syndiquer, afin de vaincre collectivement « la crainte des tyrans d’usine » et de voir « se réaliser le principe : à travail égal, salaire égal, sans distinction de sexe ». Ce texte date de 1893. En la matière, on peut dire qu’il reste du boulot…
Florence Hervé, qui a coordonné le livre, choisi les textes de Clara Zetkin et rédigé l’intéressante introduction (dans laquelle nous avons largement puisé), est une journaliste spécialiste, entre autres, de l’histoire des mouvements féministes en Allemagne et en France. Elle vit en Rhénanie et dans le Finistère.

Clara Zetkin, Je veux me battre partout où il y a de la vie, Éditions Hors d’atteinte, 252 pages, 19 €.

 

 

Par Gazette Haïti avec Ouest-France

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