PubGazetteHaiti202005

L’AJH et ANMH dénoncent les propos du président Jovenel Moïse devant l’ONU

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Lors d’une Visio-conférence dans le cadre d’une réunion du Conseil de Sécurité des Nations-unies, le président de la République, Jovenel Moïse a évoqué des membres de gangs « déguisés » en représentants des médias, le lundi 22 février 2021. L'association des journalistes haïtiens (AJH) et et l’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) se disent choquées, scandalisées et indignées par les propos du chef de l’Etat

Jovenel Moïse, lors de son intervention au conseil de sécurité ( ONU) a semé la confusion et fait l’amalgame autour du respect de la liberté de la presse, de la liberté d’expression en Haïti. Il a déclaré que «souvent des gangs se déguisent en manifestants et journalistes pour attaquer nos policiers en service ».

Par ces graves propos, selon un document public, l'AJH fait savoir que le chef de l’État justifie et assume tous les actes de brutalité orchestrés par des policiers contre les travailleurs de la presse. «M. Moïse a, du même coup, exposé les journalistes à toutes formes d’attaque et d’agression», mentionne clairement la note de l'AJH.

L’Association des journalistes haïtiens dénonce ces propos du président de la République constituant « une attaque contre les journalistes, contre la liberté de presse et la liberté d’expression ». Malgré le chef de l'Etat a laissé entendre qu’il veut améliorer la place d’Haïti au classement mondial de la liberté de la presse.

À travers son document, l’AJH rappelle que depuis plus de deux ans la corporation attend encore les résultats des enquêtes policières et judiciaires sur plusieurs cas, comme : «la disparition du photojournaliste Vladjimir Legagneur, le 14 mars 2018 ; l’assassinat du co-propriétaire de la Radio sans fin (RSF) Rospide Pétion, le 10 juin 2019 ; l’assassinat du correspondant de radio Méga à Hinche, Néhémie Joseph, le 10 octobre 2019», peut-on lire dans la note.

L’association nationale des médias haïtiens prend aussi position contre la sortie du président devant le conseil de sécurité de l’ONU. Selon l'ANMH, Jovenel Moïse donne un blanc-seing à la Police qui « est couverte à l’avance pour toute agression contre les journalistes dans l’exercice de leur fonction ». « L’ANMH donne acte à Jovenel Moïse de sa déclaration devant la tribune des Nations-Unies et le rend à l’avance responsable de toute violence, de tout dérapage des forces de l’ordre qui viendrait contrarier la liberté de la presse garantie par la Constitution, la Charte des Nations Unies, la Déclaration Universelle des droits de l’Homme et autres conventions ratifiées par notre Pays», relate l’Association Nationale des Médias. 

L’ANMH fait savoir qu'elle réserve le droit de se porter partie civile contre l’État Haïtien pour toute agression future contre les Journalistes, les Médias, la Presse en général qui doit pouvoir continuer à faire son travail d’informer la population sur toute question, sans entrave et dans la pleine jouissance des garanties constitutionnelles.

L’Association des journalistes precise qu'elle attend également que les agents de la Police nationale d’Haïti, «auteurs des actes de brutalité et d’attaques contre les travailleurs de la presse lors des manifestations de rue, soient identifiés et déférés par devant la justice. »


Soulignons que depuis 2018, les protestations se multiplient à travers le pays contre le président Jovenel Moïse. Les journalistes sont régulièrement pris pour cible par les forces de l’ordre lors des dernières manifestations pour le départ du Chef de l’Etat, dont le mandat est arrivé à terme le 7 février 2021, selon l’opposition et des forces vives de la nation, conformément à l’article 134-2 de la constitution.

 

Par Gazette Haïti 

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