PubGazetteHaiti202005

Devant l'ONU :  Jovenel Moïse défend son bilan, parle de réforme constitutionnelle en juin prochain, d'élections et de démantèlement des gangs

Réunion du Conseil de Sécurité de l'ONU

Le locataire du palais national, Jovenel Moïse, est intervenu ce lundi 22 février au Conseil de sécurité des Nations-Unies où la situation haïtienne était au cœur d'une réunion spéciale.  Devant les membres du Conseil de Sécurité, Jovenel Moïse dont l’opposition et des acteurs de la société civile contestent la présence encore au Palais National tenant compte de ce que préconise l’article 134-2 de la constitution réclame  du temps et de la patience pour instaurer la paix et la sécurité durables dans le pays face aux inquiétudes des pays membres dudit conseil. Il avance la date pour la réforme constitutionnelle qui, selon ses dires, est prévue en juin prochain

 

Le président Jovenel Moïse qui continue de diriger le pays en dépit des contestations est intervenu sur plusieurs points dont l'insécurité, les élections et le référendum de la Constitution. 


« Il faudra du temps et de la patience pour instaurer une paix et une sécurité durable dans le pays qui a subi depuis des décennies des traumatismes et des chocs », a réclamé Jovenel Moïse qui requiert l'appui constant du Conseil de Sécurité et de la communauté internationale pour, dit-il, avancer dans la marche vers un avenir pacifique et prospère pour tous.


Alors que le Haut commissariat des droits de l'Homme affiche ses inquiétudes sur la situation des droits humains en Haïti, le locataire du Palais explique que son gouvernement  a pris un certain nombre de « mesures volontaristes visant à assurer la garantie des droits et des libertés dans tous les domaines ».


« Les policiers font preuve de professionnalisme dans l'exercice de leur profession. Souvent, des gangs se déguisent en manifestants et journalistes pour attaquer nos policiers en service. C'est dangereux pour le policier et pour les manifestants », le chef de l'État a défendu les policiers souvent reprochés de brutalités sur des journalistes lors des manifestations. La semaine dernière, le véhicule de Radio Télé Pacific rempli de journalistes a été attaqué par les forces de l’ordre. Elles y ont lancé une grenade lacrymogène. 


« C’est ainsi que la liberté de la presse est  respectée sous toutes ses formes, les cas d’abus et de violation des droits de l’homme sont investigués et les coupables poursuivis par les instances policières et judiciaires », a-t-il enchaîné. 


Sur l'instabilité politique, le chef de l'État trouve des boucs émissaires : l'opposition et des oligarques du secteur économique. 

« Ils ont bloqué par la violence, pendant près de trois ans, le fonctionnement régulier du Sénat. Ils ont mis en place le « peyi lòk ». Ils ont tenté, à 7 reprises d’interrompre violemment l’ordre constitutionnel. Ce sont ces dangers qui menacent notre fragile démocratie », dénonce-t-il. 

 

Jovenel Moïse a aussi évoqué son bras de fer avec une frange du secteur privé, présenté comme des « oligarques » qu’ils pointent du doigt dans le pillage de l’État et l’appauvrissement de la population. « Pour corriger cet état de fait, nous avons proposé le dialogue aux secteurs concernés pour trouver un consensus opérationnel »,  a expliqué M. Moïse pour montrer sa bonne foi. Sans manquer de rappeler que « la transition est toujours profitable à une oligarchie politique et économique, au détriment de la majorité, l’éternelle victime ».


En ce qui à trait aux gangs armés, Jovenel Moïse a ses propres chiffres sur leur existance et leur démantèlement. « Sur 102 gangs, le gouvernement en a démantelé 64 », assure-t-il, évoquant une baisse considérable du nombre de kidnappings.  Jovenel Moïse s'est félicité d'avoir œuvré au renforcement des capacités de la police et le démantèlement agressif des gangs.

 Il donne la garantie que des actions seront prises un peu partout dans le pays afin de neutraliser les groupes armés et rétablir la sécurité sur toute l’étendue du territoire. Il affirme que ces gangs sont supportés par des « oligarques corrompus ».

 

Le chef de l'Exécutif continue plus loin de défendre son bilan et sa gestion à la tête de l'État. 
« Au début de mon mandat, j'ai déclaré sans ambages que mon objectif était de mettre en place les bases pour le développement socio-économique d'Haïti et finir une fois pour toutes avec cette longue période de transition que le pays traverse depuis la fin de la dictature en 1986, il y a 35 ans. Ainsi, mon gouvernement a lancé les grands chantiers susceptibles d’amener un changement substantiel et durable au pays et dans la qualité de vie de notre population : routes, électricité, agriculture, environnement, réforme administrative, tout cela avec les faibles ressources et taxes des citoyens. Je sollicite ici l’appui technique et financier de nos partenaires pour avancer plus vite », a-t-il discouru.


Selon lui, l’instabilité politique notamment les manifestations violentes et les épisodes de « Pays lock » ont eu des conséquences désastreuses sur l’économie du pays.

 

Jovenel Moïse évoque également la réforme constitutionnelle, que, estime-t-il,  l’ensemble du pays réclame.


« La réforme constitutionnelle est en train de devenir une réalité avec la création du Comité consultatif indépendant de cinq membres chargé de superviser l’élaboration d’un projet de constitution qui fait l’objet de consultations au niveau de la population avant d’être soumis à un référendum en juin prochain », a-t-il indiqué. Pour lui, la nécessité d’une nouvelle Constitution s’est fait sentir depuis très longtemps.

 

« La Constitution de 1987 amendée en 2012 actuellement en vigueur est une source d’instabilité politique et constitue un obstacle majeur au développement du pays. C’est un fait et cela reste une constante dans le discours de tous les acteurs de la vie nationale. C’est un projet du peuple haïtien qui aspire à un changement véritable. Plus de 86 % de la population aspire à une nouvelle constitution selon les deux derniers sondages d’opinion réalisés dans le pays à la fin de l’année 2020 », a-t-il laissé entendre comme pour sensibiliser sur l'importance de cette nouvelle Constitution. Il en profite pour inviter la population à voter massivement en faveur de cette nouvelle constitution lors du référendum qui, répète-t-il, va se tenir en juin prochain. 


D'un autre côté, Jovenel Moïse se présente comme celui qui a toujours pris l’engagement de garantir la stabilité politique, de changer durablement les conditions d’existence de la population et de paver la voie au développement socio-économique durable de la Nation. 


« C’est dans cette perspective que je poursuis les réformes structurelles et institutionnelles indispensables à la consolidation des acquis démocratiques, à la préservation de  l’état de droit et la  réforme en profondeur de l’État afin que celui-ci soit enfin au service de la population toute entière et non d’un petit groupe. Le processus de réforme constitutionnelle en cours et l’organisation des élections à tous les niveaux au cours de l’année 2021 en vue du renouvellement du personnel politique et d’assurer l’alternance démocratique le 7 février 2022 participent de cette démarche », a-t-il affirmé. 

Tandis que le pouvoir planche sur un ensemble de chantiers dont des élections législatives et un référendum constitutionnel, sur le terrain, la contestation prend de l’ampleur. Le 14 février dernier une foule immense avait gagné les rues pour dire « non à la dictature » et exiger le départ du président. Encore le Dimanche 21 février, à l’initiative des artistes et étudiants des manifestants avaient encore gagné les rues et le champs de Mars allait être transformer en un véritable champ de bataille entre les forces de l’ordre et les militants politiques de l’opposition: 

 

 

 

Par Michel Césaire

Politique

Culture

Economie

Sport