PubGazetteHaiti202005

Dispersion de la marche de l’opposition : les leaders annoncent le début d'une guerre pour forcer Jovenel Moïse à respecter la Constitution

Ex Sénateur Youri Latortue et Nenel Cassy


Les policiers se sont encore imposés au moyen de gaz lacrymogène pour disperser les quelques milliers de manifestants qui voulaient prendre la direction de l'ambassade américaine ce mercredi 20 janvier, date de l'investiture du président américain Joe Biden. Des leaders de l'opposition ont été contraints de prononcer, à coups de gaz lacrymogène, leur discours dans un parking à proximité de l'ambassade. La guerre est lancée, si l'on en croit ces derniers

Au carrefour de résistance, des militants perdent rapidement leur force face au lancement des bonbonnes de gaz lacrymogène lancées à tout va par des agents de CIMO. 

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La foule était pourtant déterminée mais recule face à ce produit nocif lancé pour calmer les ardeurs des protestataires.

Le DG de la PNH, Léon Charles avait interdit toute mobilisation sur la route de l'aéroport. Sa stratégie a été gagnante. 

Cependant, les leaders n'ont pas rebroussé chemin. Les anciens sénateurs Youri Latortue, Nènèl Cassy, accompagnés de Me André Michel, Marjorie Michel, André Michel, Josué Mérilien, Rony Thimothé y sont là en l’absence du leader du Pitit Dessalines Moïse Jean-Charles devant l'ambassade américaine. D'autres artistes engagés aussi :  Keber Bastien (KEB), Bricks de Barikad Crew. 

Le sénateur Nènèl qui s'est armé de courage de s'adresser à la presse devant l'ambassade, fustige le comportement des agents de l'ordre qui, dit-il, ne respectent pas la signification de la manifestation à caractère pacifique. "Le message était clair et n'avait aucune incitation à la violence. On avait l'intention de dire au nouveau président américain Joe Biden que Donald Trump encourageait la dictature en Haïti, les massacres, le kidnapping orchestrés par le pouvoir en place, qu'il a la responsabilité de rompre avec toutes ces pratiques", dénonce l'élu des Nippes. Nènèl Cassy souhaite que Joe Biden rectifie le tir en soutenant la démocratie en Haïti et la Constitution haïtienne en signe de solidarité.

"Après la démonstration de la police pour tuer dans l'œuf une foule de centaines de milliers de citoyens. Ils nous déclarent définitivement la guerre pour la démocratie et le respect de la Constitution. Comme première république nègre indépendante sur la planète, nous allons  relever ce défi ", a juré le parlementaire qui promet de s'engager en accompagnant la population dans la bataille. 

L'ancien sénateur Youri Latortue exhibe la Constitution de 1987 amendée en lisant le texte de l'article 134-2 stipulant l'échéance du mandat constitutionnel de Jovenel Moïse le 7 février 2021.
L'élu de l'Artibonite dans la 50e législature exige le respect de la loi. 
Pour Youri Latortue, c'est du jamais vu que le Corps d'intervention de Maintien d'ordre utilise un gaz toxique pendant l'intervention des leaders de l'opposition. 

Thimothé Rony n'y va pas de mains mortes pour s'attaquer à l'ambassadeur des États-unis en Haïti, Michel B. Sison. "On voulait dire à dieu à Mme Sison qui avait supporté bec et ongles le pouvoir en place dans ses dérives. Et, on vient de saluer l'administration Biden qui avait promis une diplomatie différente sur Haïti", indique M. Thimothé, rappelant l'article 134-1. "Le combat ne s'arrête pas là. Plus jamais la PNH ne sera informée des parcours de la manifestation’’, annonce Thimothé Rony. 

André Michel est clair. Pas question d'informer la PNH pour venir bombarder à coup de gaz lacrymogène la population qui se mobilise. 
"La mobilisation commence aujourd'hui même parce que la PNH es tombée dans le piège d'un pouvoir corrompu et criminel", le porte-parole du secteur démocratique lance le mot d'ordre, appelant la population à se ravitailler pour faire face aux jours sombres qui s'annoncent. 
"Le pays sera fermé totalement pour exiger le respect de la Constitution. Toutes les villes seront debout comme un seul homme. Les routes seront bloquées", prévient l'avocat. 

L'artiste très engagé Keber Bastien dit s'interresser particulièrement à venir devant l'ambassade américaine et profite de l'occasion pour demander à Clinton de réparer la production nationale dans l'Artibonite, de restituer l'argent de la CIRH et la réserve d'or volée dans la banque nationale d'Haïti. 

KEB, artiste militant engagé voit dans l'hégémonie américaine une menace pour « nous tuer ». ‘´En tant que militant, je ne viens pas demander la faveur des Américains quoiqu'ils soient Républicains ou Démocrates. C'est aux Haïtiens de prendre leur destin en main. L'impérialiste américain doit cesser sur Haïti de Jean-Jacques Dessalines", balance l'artiste de conviction qui croit dur comme fer que le 7 février est la fin du mandat de Jovenel Moïse. 

 


Par Michel Césaire

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