PubGazetteHaiti202005

La Direction politique de l'Opposition démocratique présente une proposition de sortie de crise avec une feuille de route pour la transition

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À environ deux mois de la fin du mandat constitutionnel du président Jovenel Moïse selon ses opposants, la Direction politique de l'Opposition démocratique a présenté un projet d'accord dans lequel l'architecture d'une gouvernance de transition a été constituée. La structure s'est entendue pour que la barque du pays soit menée par un juge de la Cour de Cassation choisi par une commission de sept membres. Pour le poste du Premier ministre, une personnalité politique crédible ou de la société civile est envisagée.


Le compte à rebours vers l'échéance du mandat Constitutionnel du président Jovenel Moïse marche à grand pas. La Direction politique de l'Opposition démocratique prépare déjà le terrain pour la mise sur pied de cette transition, tant exigée depuis longtemps par cette dernière.


Avec une feuille de route bien définie, cette structure de l'opposition, qui dépeint une triste réalité de la situation socio-économique du pays sous l'administration de Moïse, trace les voies à suivre pour redresser la barque du pays dans son projet de sortie de crise.


Dans ce projet, la Direction politique de l'Opposition démocratique propose de laisser le plein pouvoir à une Commission bipartite composée de sept membres dont quatre désignés par les partis politiques
et trois par des organisations représentatives de la société civile afin de choisir par consensus le président provisoire parmi les juges de la Cour de cassation.


Au cas où ce consensus n’est pas trouvé dans les quarante-huit heures, un vote sera organisé le troisième jour et la décision sera prise par une majorité.


La structure politique veut jouer la carte de la prudence. "Il est entendu que les membres de la Commission bipartite ne pourront pas faire partie du gouvernement de transition", peut-on lire dans la proposition.


Dans le cas contraire, si le consensus n'est pas trouvé avant le départ du président en exercice le 7 février 2021, il reviendra au conseil des ministres sous la présidence du premier ministre d’exercer le pouvoir exécutif jusqu’à l’élection d’un nouveau président. Dans une telle éventualité, il n’y aura donc pas de président provisoire.


Feuille de route de la transition



À travers cette feuille de route, l'ossature de la transition a été formée dont la plus cruciale est de restaurer l’autorité de l’état et de créer un climat sécuritaire en vue de ramener la paix et
la confiance de la population, en menant des actions efficaces contre les gangs armés et
les trafiquants en tous genres. En outre, convoquer la conférence nationale en vue d’organiser un dialogue national afin d'aboutir à un pacte de gouvernabilité autour d’un projet national commun de rupture
pour la transformation du pays.


La réalisation du procès Pétrocaribe équitable dans un délai raisonnable ; l'ouverture d'une enquête sur tous autres crimes et délits du même genre et l'ouverture des enquêtes sérieuses sur les massacres récents (La Saline, Bel-air, Cité Soleil entre autres), les exécutions extrajudiciaires, les crimes restés impunis puis transférer ces dossiers à la
justice pour les suites nécessaires figurent parmi les points avancés par la structure politique.

La tenue d’élections libres, honnêtes et démocratiques, se place en dixième rang parmi les priorités de la structure, alors que le Corps group presse les autorités au pouvoir à organiser des élections au plus vite.


Autres points avancés dans la feuille de route de la Direction politique de l'Opposition démocratique : combattre la corruption, la contrebande, l'aboutissement de l’enquête sur
l’assassinat de Me Monferrier Dorval ; lutter contre la pauvreté extrême et la cherté de la vie ; rendre les soins de santé de base accessibles au plus grand nombre ; relancer la production agricole ; poursuivre et finaliser après évaluation, les projets d’infrastructures agricoles, routières et énergétiques engagés par les gouvernements précédents ; initier une politique rationnelle de décentralisation effective ; favoriser l’accès au crédit pour les jeunes entrepreneurs et les agriculteurs ; négocier avec le secteur privé l’augmentation et le maintien du pouvoir d’achat des travailleurs ; la modernisation du transport terrestre et maritime ; attirer des
investissements afin de créer des emplois durables et bien rémunérés ; assainir les finances publiques et en finir avec le gaspillage des deniers publics et les privilèges indus, réaliser l’audit externe de l’ensemble des organismes autonomes de l’État, instaurer une gestion budgétaire rigoureuse en vue de maitriser les déficits publics et
préserver la valeur et la stabilité de la monnaie nationale.



 

Par Michel Césaire

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