PubGazetteHaiti202005

Ouverture des travaux judiciaires sur fond de protestation / le président du CSPJ, René Sylvestre invite les autorités à dépasser la frontière des discours

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La cérémonie solennelle de la reprise des travaux de l’année judiciaire 2020-2021 s’est déroulée ce lundi 5 octobre 2020 à la cour de cassation. A cette occasion, le président du CSPJ, Me. René Sylvestre a invité les justiciables à faire un examen de conscience

Des avocats du barreau de Port-au-Prince, protestant pour réclamer justice pour Me. Dorval, ont été interdits d’assister à la cérémonie.

Déroulée  en présence de nombreuses personnalités politiques et diplomatiques dont le président de la République, Jovenel Moïse, le Premier Ministre, Joseph Jouthe, entre autres, l’ouverture des travaux Judiciares a été l’occasion pour le président de la cour de cassation également président du Conseil Supérieur du Pouvoir Judicaire (CSPJ), Maître René Sylvestre, d’adresser une pensée spéciale à tous les avocats assassinés dans l’exercice de leur fonction comme ce fut le cas pour Me Monferrier Dorval.

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Me. René Sylvestre invite les autorités à dépasser la frontière des discours et à œuvrer sérieusement en vue de rendre justice aux victimes des actes de banditisme dans le pays. Le magistrat invite donc les autorités à ne plus jouer le rôle de sapeurs-pompiers qui arrivent le plus souvent trop tard dans le cadre de la lutte qu’elles disent mener contre l’insécurité. 

Plus loin, Me. Sylvestre invite les justiciers à se questionner sur leur part de responsabilité dans l’état déplorable de la justice du pays et leur demande de faire un examen de conscience.

Me René Sylvestre a fait savoir aussi que cette journée du 5 octobre marquant le début de l’année Judiciaire, rappelle à toutes et à tous que la justice est un service public dont les travaux des différents acteurs doivent contribuer à rendre notre État beaucoup plus fort et beaucoup plus efficace. Il exhorte tous les responsables, à savoir les justiciers, à adopter un comportement citoyen, pour commencer cette nouvelle année sur de nouvelles bases.

Le président de la Cour de cassation a par ailleurs annoncé un processus de certification des magistrats en vue d’assainir le système judiciaire trop longtemps décrié. Les
Juges qui n’ont pas réussi la certification seront carrément mis à la morte, menace René Sylvestre. 

Pour sa part, le ministre de la justice et de la sécurité publique, Me. Rockfeller Vincent a déclaré que quand la justice est mise à genoux ce sont les fondements de la république qui s’en trouvent fissurés. Pour cette nouvelle année judiciaire, il donne des garanties que l’administration Moïse-Jouthe va jouer sa partition en vue de d’accorder la priorité aux judiciables.

Par ailleurs, alors que la cérémonie solennelle de l’année judiciaire 2020-2021 se déroulait à la cour de Cassation, des avocats du barreau Port-au-Prince dont le Bâtonnier a.i Nancy Legros, qui se préparaient à réclamer justice pour Me. Dorval ont été interdits d’assister à la cérémonie. Elle a du se résigner de délivrer son message devant les locaux de la Cour. Dans son message, elle a dénoncé les différents actes d’assassinats perpétrés dans le pays dont celui contre Me Monferrier Dorval. Me Legros annonce que les avocats vont maintenir la mobilisation jusqu’à ce que justice soit rendue à Me Monferrier Dorval.

Les avocats ont organisé ce lundi comme prévu une marche dans les rues de la capitale jusqu’au cabinet du feu Monferrier Dorval assassiné dans la zone de résidence du président Jovenel Moise à Pélérin 5. 

L’année dernière, la cérémonie traditionnelle d’ouverture de l’année 2019-2020 a dû être annulée en raison des manifestations de l’opposition qui réclamait à l’époque, la démission de Jovenel Moïse. Contrairement à cette année, le président était dos au mur. 

Il importe aussi de noter que cette nouvelle année judiciaire démarre à un moment où les greffiers de tout le pays sont en grève pour exiger de meilleures conditions de travail et également dans un contexte de tension provoquée par la mort de l’étudiant Gregory Saint Hilaire, tombé, dit-on, sous les balles d’agents de l’USGPN. 

 

Par Kervens Adam PAUL

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