PubGazetteHaiti202005

Lancement des Journées de l’Economie par le gouvernement : Jovenel Moïse remonté contre des opérateurs économiques qui « profitent de la situation actuelle du pays »

Jovenel Moïse, Président de la République D'Haiti


Lancement, ce vendredi, des Journées de l’Economie, laquelle activité a eu lieu  au Centre de Convention de la Banque Centrale en présence notamment du président de la République, du premier ministre et des membres du cabinet ministériel, ainsi que des responsables d’organisations de la société civile. Une initiative conjointe de la primature et de la présidence. L’occasion pour le chef de l’Etat de décocher des flèches en direction de certains operateurs économiques qui profitent, dit-il, de la situation actuelle du pays pour faire des profits indus.

 

Cette journée inaugurale déroulée autour du thème « Maitrise de l’Inflation et Stabilisation du Taux de Change » a été consacrée à l’inflation et la dépréciation de la gourde par rapport au dollar américain. Il s’agissait de produire des réflexions afin d’identifier des pistes de solution permettant de stabiliser le taux de change et l’inflation. « L’injection de 150 millions de dollars sur le marche des changes ; La régulation du marché financier : enjeux et défis ; Les enjeux et les défis du développement des industries en lien avec les ressources naturelles, historiques, culturelles et humaines d’Haiti », sont, entre autres, sujets qui ont été débattus pour l’occasion.

Dans ses propos de circonstances, le chef de l’Etat a dénoncé les mauvaises pratiques économiques qui continuent de renforcer les inégalités sociales et économiques dans le pays. Le président de la République fustige particulièrement l’attitude de certains opérateurs économiques qui « profitent la situation actuelle du pays pour faire des profits indus sur la vente et l’achat du dollar ». 

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Le chef de l’Etat a montré un très grand intérêt pour la situation sur le marché général des changes. Il a insisté auprès du gouverneur de la Banque Centrale pour que les 150 millions de dollars qui sont en train d’etre injectés par la BRH pour stabiliser le taux de change ne soient pas accaparés par un seul  groupe de personnes. Ce qui pourrait empêcher d‘atteindre l’objectif visé. En réponse au chef de l’Etat, le gouverneur de la Banque Centrale a précisé que la BRH a fait en sorte que les 150 millions de dollars ne soient pas achetés par une seule catégorie de gens ou un seul groupe d’entreprises. Depuis le début des injections, le 10 aout dernier à date, 1004 entreprises et 1428 particuliers ont pu faire l’acquisition de dollars sur le marché des changes à raison de 100 à 150 mille dollars par entreprise pour chaque injection, selon Jean Baden Dubois. Le gouverneur donne la garantie que toutes les régions du pays en bénéficieront.

Le ministre du commerce et de l’industrie entend également jouer sa partition pour stabiliser le taux de change et l’inflation. Jonas Coffy annonce, en ce sens, le déploiement, sous peu, d’une cinquantaine d’inspecteurs à travers la Capitale et dans les grandes villes de province afin de veiller au respect de la mesure faisant injonction aux opérateurs de libeller les transactions en gourdes. En effet, le fait par les entreprises d’afficher les prix en dollar avec des taux excessif par rapport  au taux de référence accroit la spéculation et contribue donc à aggraver le taux de change et l’inflation. Le ministre Coffy menace les contrevenants de sanctions dont le refus de les délivrer le certificat d’autorisation d’importations et la carte d’indentification.

Il faut dire que le financement monétaire est l’un des facteurs fondamentaux de l’inflation. Le ministre de l’économie et des finances, Michel Patrick Boisvert, justifie le financement monétaire record de plus de 34 milliards de gourdes au 30 juin par le paiement de la subvention sur les produits pétroliers. Le grand argentier de la république affirme que ce financement a été planifié et s’inscrit dans le cadre d’un programme, précisant que plus de 24 milliards de gourdes du financement obtenus de la banque centrale ont servi à couvrir le manque à gagner de l’Etat dans ce domaine. Et, depuis 2010, les pertes de recette et de subvention sur les produits pétroliers totalisent 113 milliards de gourdes,  rappelle le ministre Michel Boisvert. 

 

Par Diego O. Charles
lezec15@gmail.com

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