PubGazetteHaiti202005

Libération de 415 prisonniers dont des criminels sur ordre du président : le ministère de la Justice défend Jovenel et reconnaît que des erreurs auraient pu être commises

Lucmane Délile, Ministre de la justice


Dans une note de presse publiée ce mardi 30 juin 2020, le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP) a réagi sur une information rendue publique par des organisations de défense des droits Humains, selon laquelle des individus condamnés à de lourdes peines figureraient parmi les 415 prisonniers ayant bénéficié des mesures de clémence conformément à l'arrêté présidentiel du 19 juin 2020.

Alors que des organisations de défense des droits Humains, dont l'Office de la Protection du Citoyen (OPC), ne cessent d'exprimer leurs préoccupations et leurs réserves suite à l'Arrêté Présidentiel publié le 19 juin 2020 accordant grâce pleine et entière à 415 prisonniers comme mesure de clémence adoptée particulièrement en faveur de quelques condamnés de droit commun pendant la période de pandémie de la Covid-19, le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique a informé qu'il a appris, par voie de presse, que des criminels auraient été libérés dans le cadre de la grâce présidentielle accordée dans le souci de décongestionner les prisons face à la propagation de la Covid-19 et que certaines organisations de défense des droits humains et d'autres acteurs en ont profité pour insinuer que le Président de la République aurait abusé des prérogatives constitutionnelles et légales en libérant certains criminels.

Face à ces insinuations, «le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique rappelle à tous ceux et celles que la question peut intéresser que les condamnés sélectionnés pour bénéficier de la grâce présidentielle l'ont été suivant des critères établis en concertation avec l'OPC, le BINUH, le JSSP, le décanat du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince et la Fédération des Barreaux d'Haïti », a écrit le MJSP dans son communiqué contredisant du coup les allégations de l'Office de l'Office de la Protection du Citoyen qui avait fait savoir, dans une lettre adressée au président de la République, Jovenel Moïse, précédemment que «la demarche initiée par les autorités concernées, ayant conduit à la libération de ces 415 prisonniers, n'avait pas impliqué l'OPC (Haute Partie Prenante) et les autres parties prenantes qui interviennent régulièrement dans le monitoring de la chaîne pénale».

« La Direction de l'Administration Pénitentiaire a été chargée d'identifier les détenus et condamnés dans le cadre du decongestionnement des prisons dans le strict respect des critères pré-établis. Vu le nombre de détenus et la diversité des juridictions concernées par cette mesure, il se pourrait que des erreurs s'y soient glissées. Il n'est pas non plus à écarter que des acteurs de mauvaise foi ait trompé la vigilance des autorités», peut-on lire un peu plus loin dans le communiqué du MJSP poursuivant que, cela ne saurait être exploité pour indexer directement le Président de la République n'ayant joué aucun rôle ni dans l'établissement des critères ni dans la sélection des bénéficiaires de la grâce.

En outre, le Ministère promet de sévir avec rigueur contre quiconque aurait exploité sa position pour profiter indûment de cette mesure.

Parallèlement, le Ministère a assuré que la loi sera strictement respectée, dans toutes les démarches qui seront engagées pour faire face à la pandémie.

 


Kervens Adam PAUL

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