PubGazetteHaiti202005

 Les dernières mesures des autorités politiques et monétaires ne permettront pas de stabiliser le taux de change, pense Kesner Pharel

Kesner Pharel, PDG Groupe Croissance

 

La Circulaire 114-1 de la Banque de la République d’Haiti est une bonne chose, selon l'économistes Eddy Labossière, car elle vise à mettre de l’ordre sur le marché des changes. Toutefois, ils estiment que cette mesure va pénaliser les couches les plus pauvres. Kesner Pharel pense, lui, qu’il faut aborder en amont et en profondeur le problème du taux de change.

Réagissant sur les ondes de Vision 2000 sur la circulaire 114-1, l’économiste Kesner Pharel a affirmé que les dernières mesures prises par les autorités politiques et monétaires ne permettront pas de stabiliser la gourde par rapport au dollar américain. Le PDG de Group Croissance S.A souligne la nécessité d’aborder en amont la problématique du taux de change et d’adopter des mesures structurelles afin de rétablir l’équilibre entre la monnaie nationale et la devise américaine. Il recommande particulièrement d’agir sur les problèmes structurels comme le déficit budgétaire et l’instabilité politique, par exemple. Les autorités concernées seraient également bien inspirées d’œuvrer de façon à réduire considérablement l’asymétrie de l’information.
 
« Cette dernière circulaire de la Banque Centrale sur le fonctionnement des bureaux de transferts est un pas dans la bonne direction en ce sens qu’elle devrait permettre à la BRH de mieux contrôler la circulation du dollar sur le marché », a salué l’économiste Eddy Labossière, toujours en réaction à la circulaire. Cette décision est également favorable aux banques commerciales qui seront transformées en maison de transfert et de surcroît disposeront de plus de dollars, poursuit Dr Labossière. « Les bénéficiaires de transfert seront les principales victimes de cette mesure », fait remarquer le docteur en économie. 

Sa consœur Emmanuella Douyon estime, elle aussi, que la circulaire 114-1 de la BRH va pénaliser les plus faibles. Elle déplore le fait que « la banque centrale ait imposé un taux aux bénéficiaires des transferts alors qu’aucune décision n’a été prise concernant les vendeurs du dollar ». L’économiste Emmanuella Douyon fait aussi remarquer que les consommateurs ont besoin de la devise américaine pour se protéger dans le cadre de leurs transactions financières. Elle attire l’attention sur le fait que le loyer, l’écolage, les prix de nombreux produits dans certains magasins sont fixés en dollar. 

D’un autre coté, l’économiste Eddy Labossière se montre très critique à l’égard des banques commerciales en réaction aux profits jugés ahurissants réalisés par ces dernières rien que sur l’achat et la vente du dollar. Dénonçant une fois de plus le niveau très élevé du spread autrement dit le différentiel entre le coût d'achat du dollar et son prix de vente, Dr Labossière se dit consterné par le fait que, selon lui, la monnaie nationale est gérée par une banque privée.

 

 

Par Diego O. Charles
Lezec15@gmail.com

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