PubGazetteHaiti202005

Fin mandat « Il est anormal que le pouvoir revendique une prolongation du mandat du Président jusqu’en 2022 », selon MACHE KONTRE

Edgard Leblanc Fils, coord OPL et membre Mache Kontre

 

De plus en plus de voix continuent de s’élever pour exiger le départ du président Jovenel Moise le 7 février prochain. Après la FOP, Force de l’Opposition Progressiste, et d’autres structures et de leaders politiques, c’est au tour des partis politiques inscrits dans la démarche MACHE KONTRE, 5 au total, dans une note de presse en date du 28 mai en cours de faire valoir que le mandat de Jovenel Moise arrive à terme le 7 Février 2021.

Les dirigeants de ces partis politiques, FUSION, MOCHRENHA, OPL, VÉRITÉ, VEYE YO, jugent anormal que, face à la situation actuelle du pays marquée par de grandes incertitudes en raison de la crise sanitaire mondiale liée au Coronavirus et le contexte économique actuel du pays, le pouvoir en place a choisi de revendiquer une prolongation du mandat du Président jusqu’en 2022.


Ces partis politiques de l’opposition dite modérée justifient leur position par l’article 134-2 de la Constitution en vigueur qui stipule que : « L’élection présidentielle a lieu le dernier dimanche d’octobre de la cinquième année du mandat présidentiel. Le président élu entre en fonction le 7 février suivant la date de son élection. Au cas où le scrutin ne peut avoir lieu avant le 7 février, le président élu entre en fonction immédiatement après la validation du scrutin et son mandat est censé avoir commencé le 7 février de l’année de l’élection ». Ils évoquent également l’article 239 du décret électoral de 2015 qui déclare « Afin d’harmoniser le temps constitutionnel et le temps électoral, à l’occasion d’élections organisées en dehors du temps constitutionnel, pour quelque raison que ce soit, les mandats des élus arrivent à terme de la manière suivante : a) Le mandat du Président de la République prend fin obligatoirement le 7 février de la cinquième année de son mandat quelle que soit la date de son entrée en fonction; b) Le mandat des sénateurs prend fin le deuxième lundi de janvier de la sixième année de leur mandat quelle que soit la date de leur entrée en fonction… ».

MACHE KONTRE rappelle que « ce sont ces mêmes textes que le président de la République a utilisés pour rendre le parlement dysfonctionnel et se trouver en situation de gouverner sans contre- pouvoir ». Ces dirigeants politiques reprochent au Chef de l’Etat d’avoir, au mépris des exigences de la constitution, « refusé d’organiser les élections pour le renouvellement du premier tiers du sénat en octobre 2017 et le second tiers en octobre 2019 ainsi que pour les députés et les élus locaux ». Ils disent ne pas comprendre les déclarations de M. Moise à travers lesquelles il a dit vouloir mettre en branle le processus électoral en vue d’aboutir au renouvellement du personnel politique et à l’installation de son successeur.
 
« Tous ceux qui s’y connaissent en matière électorale savent qu’il est matériellement impossible d’organiser des élections sérieuses dans un délai de cinq (5) mois, c’est-à-dire le dernier dimanche d’octobre de 2020. Pas de conseil électoral, pas de loi électorale, pas de listes électorales, pas de financement pour les élections et des pans entiers du territoire national contrôlés par des groupes armés, donc inaccessibles aux candidats qui n’ont pas tissé des liens privilégiés avec les chefs de gangs », expliquent les responsables de MACHE KONTRE pour exprimer leur refus de participer à des élections cette année avec Jovenel Moise au pouvoir. 

« De plus, ce pouvoir qui fait fi de la constitution et de la loi a décidé unilatéralement de détruire la base de données de la Carte d’Identification Nationale (CIN) qui était utilisée jusqu’ici pour constituer les listes électorales. La tentative illégale d’introduire, sans base légale, la nouvelle carte Dermalog, fait douter de la fiabilité du produit », poursuivent les membres de MACHE KONTRE. Ils qualifient de maladroite la démarche du Ministre des Affaires Étrangères et des Cultes, Claude Joseph, de solliciter l'appui politique des pays dits « Amis d'Haïti » pour l’organisation des prochaines élections en vue d'installer un nouveau président le 07 février 2022 au Palais National. Une démarche qui tend à induire la communauté internationale en erreur en vue d’obtenir sa bénédiction pour une prorogation du mandat du Président jusqu’en 2022, pense MACHE KONTRE.

 

 

Par Diego O. Charles 

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