PubGazetteHaiti202005

Fête du Drapeau: « J'ai 3 ans, 3 mois et 11 jours au pouvoir », dixit Jovenel Moïse dans son discours du 18 mai

Jovenel Moïse, Président de la République D'Haiti




Le président Jovenel Moïse a profité de la célébration du drapeau, ce 18 mai, pour répondre à ses adversaires politiques et autres secteurs qui lui demandent de quitter le pouvoir le 7 février 2021 pour respecter la constitution de 1987 amendée.

« Aujourd'hui, j'ai 3 ans, 3 mois et 11 jours au pouvoir », a lancé Jovenel Moïse depuis le Palais national où la cérémonie commémorative du 18 mai a été organisée, coronavirus oblige. « J'ai appris, j'ai compris, j'ai entendu, j'ai vu et j'ai grandi », a déclaré le chef de l'État s'adressant à la population via la télévision d'État et les réseaux sociaux. Et Jovenel Moïse de poursuivre: « C'est Dieu qui donne le pouvoir, il est passé par vous pour me donner le pouvoir, vous m'avez déjà choisi, je ne renoncerai pas ».

Accompagné de son épouse et du cabinet ministériel tout en respectant le principe de distanciation sociale, le président Jovenel Moïse a rappelé à ses adversaires qu'ils doivent aller aux élections s'ils veulent prendre le pouvoir. « Pour arriver au pouvoir et pour avoir de l'argent, il n'y a qu'une seule route: le travail », a-t-il indiqué rappelant que « créer le chaos pour prendre le pouvoir est source d'instabilité ».

Le 217ème anniverssaire du drapeau a servi de prétexte au président pour régler ses comptes aussi avec certains hommes d'affaires du pays sans les citer nommément. En guise d'un bilan sur ses réalisations, il a préféré s'attaquer à ce qu'il appelle « un petit groupe d'hommes qui empêchent au pays de suivre la voie du progrès ». Il est revenu sur son discours contre le système. « Depuis l'assassinat de l'Empereur, on a mis sur place un système empêchant à la majorité d'avoir accès à la richesse du pays », s’est plaint le chef de l’État. Il renchérit: « ce système se sert de l'argent destiné à construire des routes, des écoles, des hôpitaux et à électrifier le pays pour nous garder dans la misère ». Pour Jovenel Moïse, on n’a pas à changer ce système, il faut plutôt le détruire pour qu'il ne se regénère plus.

S'il n'y a toujours pas « de courant 24/24 », si 500 mille enfants ne vont pas à l'école, si les 4 mille kilomètres de route ne sont pas construites, si 4 millions de personnes sont dans la famine, si 60% de la population sont au chômage, ce n'est pas la faute de Jovenel Moïse qui, pourtant, avait promis de donner à manger et de l'argent à tout le monde, c'est celle d'un petit groupe qui contrôle tous les espaces dans l'État.

Sur la question du courant, il s'enorgueillit d'avoir mis un terme au contrat d'énergie qui coûtait à l'État haïtien 12 millions de dollars américains par mois, des chiffres toujours démentis par Dimitri Vorbe qui a quitté le pays à la suite d'une descente des lieux de la police chez lui pour éxecuter un mandat d'amener. « Kontra a koupe li koupe nèt ( j’ai mis fin au contrat et c'est fini), a déclaré le chef de l'Etat d'un air revanchard.

Un petit groupe contrôle toutes les structures de l'État, pille l'argent et pas question de leur demander des comptes, s'est indigné le chef de l'État. Le président regrette que ce petit groupe le fasse passer aux yeux de la population pour « son ennemi et un traître ». Il raconte avoir demandé à sa femme et à ses enfants, lors d'une réunion familiale, s'ils pensent vraiment qu'il est celui qu'on décrit dans les médias, ils ont tous répondu par la négative. Remontant à son enfance dificile et sa ressemblance au peuple, il rejette d'un revers de main ces allégations. Il appelle la population à l'unité pour combattre « ses vrais ennemis invisibles qui favorisent la misère, l'instabilité et l'insécurité ».

Jovenel Moïse en fin de mandat, lors de son discours est revenu sur ce qu'il appelle son plan de développement basé, dit-il, sur l'agriculture, les infrastructures routières, électriques et numériques. S'il n'a pu réaliser rien de tout cela, 3 ans plus tard, selon lui et 4 ans plus tard selon l'opposition, il a imputé la responsabilité aux turbulences politiques et à une campagne de mensonges orchestrés contre lui, a-t-il expliqué. Il s'est toutefois félicité d'avoir pu asphalter les rues de Jérémie et construit un aérogare, le barrage de Marion dans le Nord-Est. Il dit travailler aussi sur l'interconnection de la grand-Anse et les Nippes et le tronçon Kafou Jòf- Anse-à-Fôleurs.

Par ailleurs, Jovenel Moïse s'en est pris à sa majorité à la 50ème dont il a constaté la caducité pour n'avoir pas voté les 180 millions de dollars de prêt du Taïwan destiné au projet de l’électrification du pays. Il appelle la population à voter différemment lors des prochaines législatives. Il informe que son cabinet a déjà écrit au CEP inopérant de Pierre Louis Opont dans la perspective de ces joutes électorales.

À la fin de son intervention, le président a salué la jeunesse universitaire à l’occasion, du 18 mai, également la fête de l’université pour son implication dans la sensibilisation contre la propagation du coronavirus. Il a aussi remercié tous ceux et celles (comité multisectoriel, comité scientifique, la presse, les artistes, la société civile, les collectivités, les églises, les syndicats ) qui participent d'une manière ou d'une autre à la lutte contre la pandémie.


Dans ce discours semblale à bien des égards aux discours de ces 3 dernières années, le chef de l’État a tenté de rendre ses adversaires responsables de son échec.

Le président a aussi profité de la célébration du 217ème anniversaire du drapeau pour appeler la population à respecter les consignes des autorités pour éviter la propagation du coronavirus dans le pays.

 

 

 

Par GAZETTE HAITI

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