PubGazetteHaiti202005

"Corona-Gangsters" : comment la criminalité s'adapte à la pandémie

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En ces temps de pandémie, la criminalité s'adapte aussi vite que le virus se répand à travers l'Europe.

Trafic de masques et faux vaccins, escroqueries de personnes âgées, abus sur internet d'enfants confinés à la maison: en ces temps de pandémie, la criminalité s'adapte aussi vite que le virus se répand à travers l'Europe. Le confinement des habitants chez eux fait chuter le nombre de cambriolages, les couvre-feux coupent l'herbe sous le pied des voleurs à la tire et le trafic de drogue international est contrarié par la fermeture des frontières, ce qui crée des tensions chez les dealers et entraîne des pénuries. Mais la propagation de la maladie Covid-19 sur le Vieux Continent, désormais épicentre de la pandémie, a créé des "criminels du corona", qui ont eu vite fait de changer les règles du jeu.

"Les criminels ont rapidement saisi des occasions d'exploiter la crise en adaptant leurs modes de fonctionnement ou en se livrant à de nouvelles activités illégales", a établi l'agence européenne de police Europol dans un rapport publié vendredi. "Les fraudeurs ont très vite adapté des schémas de fraude bien connus pour capitaliser sur les angoisses et les craintes des citoyens européens", analyse l'agence. Pour Catherine De Bolle, directrice exécutive d'Europol, "les criminels ne s'intéressent qu'à une seule question: 'Comment gagner plus d'argent?'". "C'est pourquoi ils abusent maintenant de la pandémie", a-t-elle déclaré dans une interview à l'AFP.



Le pire de l'humanité

Dans de nombreux pays européens, les forces de l'ordre observent une chute de la criminalité dite traditionnelle: en Espagne, la police a noté un plongeon d'environ 50% par rapport à l'an dernier du nombre d'infractions criminelles depuis le confinement presque total imposé à la mi-mars. En Suède, la police a aussi remarqué une baisse significative du nombre de cambriolages depuis que la population a été appelée à travailler à domicile. Le revers de la médaille, c'est une explosion dans d'autres secteurs de l'économie souterraine, une montée d'un nouveau type d'escroqueries et de cybercriminalité liées à la pandémie.

La crise du nouveau coronavirus pourrait même "faire ressortir le pire de l'humanité", ont lâché les chefs de la police britannique, évoquant mardi le vol de bonbonnes d'oxygène dans un hôpital de Manchester. Et partout en Europe, le nombre de fraudes en ligne explose. Selon l'agence britannique de lutte contre le crime organisé (NCA), "les criminels ciblent les personnes qui cherchent à acheter des fournitures médicales sur internet, en envoyant des courriels offrant un faux soutien médical et escroquent des personnes qui peuvent être vulnérables ou de plus en plus isolées à la maison".

Faux ambulanciers

En Allemagne aussi, "les cybercriminels exploitent les préoccupations actuelles des gens à propos du coronavirus pour diffuser des courriels de hameçonnage avec du contenu malveillant ou utiliser cette peur avec des intentions frauduleuses", constate la police. Pendant ce temps, au Danemark, le gouvernement a promis des peines exemplaires pour tous les "criminels du corona", comme les voleurs de solutions hydro-alcooliques et les cambrioleurs se faisant passer pour du personnel soignant ou des ambulanciers.

Certains malfrats, qui arborent parfois masques de protection et blouses blanches, prétendent effectuer des tests de détection du coronavirus pour s'introduire dans un domicile, ciblant souvent les personnes âgées. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé un avertissement concernant une forte augmentation du hameçonnage par courriel ("phishing") et d'escroqueries utilisant le nom de l'institution pour tenter de dérober de l'argent et des informations sensibles.

Pédocriminalité

La pandémie a aussi conduit à une augmentation de l'activité des pédophiles en ligne, a mis en garde la police suédoise dans un entretien à la radio publique. "Les enfants et les jeunes sont plus en ligne, à la maison et non dans leur environnement ordinaire où ils sont entourés d'adultes", explique à l'AFP Anna Karin Hildingson Boqvist, secrétaire générale de la branche suédoise d'ECPAT, une association contre l'exploitation sexuelle des enfants.

Plus au sud, en Italie, touchée de plein fouet par la pandémie, certains craignent que les petits entrepreneurs à court d'argent se tournent vers la mafia pour sauver leurs activités.



LA GAZETTE ave Paris Match 

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