February
18
/ 2020
À moins d'une semaine du déroulement des festivités carnavalesques à la Capitale haïtienne et à quelques mètres du Palais National, de la base UDMO, du Commissariat de Port-au-Prince, du quartier général des Forces Armées d'Haïti, des individus présentés comme des policiers et qui disent s'opposer à l'organisation du carnaval national, cette année, ont saboté les infrastructures mises en place pour cet événement, tôt dans la soirée de ce lundi 17 février 2020.
Alors que le carnaval national est prévu à Port-au-Prince du 23 au 25 février prochain, ces individus pour la plupart encagoulés ont mis le feu aux stands et autres structures mises en place dans l'air du Champ-de-Mars pour assurer le bon déroulement de la plus grande manifestation culturelle des Caraïbes.
Interrogés sur ce qui s'est passé, ces individus affirment avoir incendié les stands pour protester contre l'organisation du carnaval national cette année en raison de la recrudescence de l'insécurité à la Capitale caractérisée notamment par une remontée phénoménale des cas d'enlèvement contre rançon dans le pays.
« Chaque jour, nous apprenons que des élèves, des femmes et des jeunes sont kidnappés par des bandits. Pas un jour ne passe sans qu'une personne se fasse broyer par la machine infernale de l'insécurité. Cela est inadmissible d'organiser un carnaval dans ces conditions-là. C'est irresponsable de vouloir danser sur le sang de ces victimes », a craché ce trentenaire qui requiert l'anonymat.
D'un autre côté, des riverains ont exprimé leur solidarité aux protestaires.
«Je suis entièrement d'accord avec ceux qui ont décidé de détruire les stands, parce que la population ne veut pas de carnaval cette année », a lâché ce vieillard qui observait la scène.
Les individus ont détruit tous les stands qui étaient déjà en construction pour le carnaval national même ceux de la présidence et de la mairie de Port-au-Prince. D'autres matériels non détruits par les flammes( tôles, planches, playwood, fer etc) ont été emportés par d'autres individus qui assistaient à la scène.
La police nationale dont des agents de l'unité de Sécurité Générale du Palais National, USGPN, et des sapeurs-pompiers ont tenté d'intervenir pour limiter les dégâts. Ils ont dû faire machine arrière face aux tirs nourris déclenchés aux Champ de Mars par ces hommes encagoulés présentés comme des policiers qui disent manifester pour l'instauration d'un syndicat au sein de la PNH.
Après la marche de ce lundi, ces policiers avaient menacé de boycotter l'organisation du carnaval si leurs revendicatiions n'étaient pas satisfaites. La semaine dernière des étudiants de l'UEH avaient saccagé des infrastructures mises en place pour l'organisation des festivités carnavalesques et dressé des barricades de pneus enflammés.
Le journal a tenté en vain d'avoir les réactions du Ministre de la Culture et du Maire de la ville sur ce qui s'est passé et avoir son mot au sujet de l'avenir du défilé des 3 jours gras. Une conférence de presse, dont l'heure reste inconnue, serait attendue au cours de cette journée.
Kervens Adam PAUL
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