Des centaines de policiers de nouveau dans les rues pour défendre leurs droits

Des policiers ont organisé, ce lundi, une nouvelle marche en faveur de la création du syndicat chargé de défendre leurs intérêts à savoir de meilleures conditions de travail, des réformes en profondeur au niveau de la Police Nationale. Ils étaient plusieurs centaines d’agents dont certains accompagnés de leurs proches, à prendre part à cette marche qui s’est dirigée devant la Direction générale de l’Institution à Pétion Ville.

Majoritairement vêtus de rouge et de cagoules, les protestataires ont marché pendant plusieurs heures en partant du carrefour de l’aéroport pour aboutir à Pétion-ville pour aboutir devant la direction générale de la PNH. Arrivés devant les locaux de la direction générale, où devait prendre fin la marche, certains des policiers ont tenté d’investir l’espace de force. Mais l’accès leur a été refusé. Les portes de la DGPNH étaient fermées à l’arrivée des protestataires et gardées par des agents du CIMO déployés à l’entrée de l’institution. Après la déclaration finale, plusieurs protestataires ont sorti leurs armes et tiré en l’air créant une situation de panique dans la zone. Ils ont menacé de boycotter les festivités carnavalesques.

Effectivement, environ 3 heures après ces déclarations, plusieurs stands dont ceux de la Mairie de Port-au-Prince et de la Présidence ont été incendiés au Champ-de Mars. Les policiers ayant organisé la marche, de ce lundi, justement, sont pointés du doigt. Des tirs nourris ont également été entendus dans la zone. Des policiers de différentes unités, spécialisées notamment, dépêchées sur les lieux ont affiché une certaine passivité vis-à-vis de leurs frères d’armes alors que le feu se propageait au champs-de-mars. Les agents du service d’incendie présents au champs-de-mars n’ont pu rien faire. Alors qu’ils étaient sur le point d’intervenir, ces agents des pompiers ont du se mettre à couvert devant les fortes détonations qui retentissaient dans l’espace.

Faire valoir les doléances et les revendications des policiers ; défendre leurs droits ; empêcher la politisation de l’institution policière ; exiger leur orientation professionnelle, de meilleures conditions de travail, un salaire décent et veiller au strict respect des principes d’ancienneté en matière de promotion et d’octroi de grade au sein de la PNH, telles sont, entre autres, les revendications qu’ont fait valoir les participants à ladite marche. Dans son message final, la coordonatrice du syndicat de la police nationale d’Haïti, Yannick Joseph, a brandi la constitution haïtienne, qui, en ses articles : 16, 17 et 35.3, garantit la liberté syndicale à tous travailleurs publics et privés. Les protestataires s'étaient munis de bol et d'assiettes en Aluminium et de matériels de travail usagés (bottes, chaussures et chemises d'uniformes n'étant plus utilisables) et les ont déposés devant les locaux de la direction générale de la PNH.

Par D.O.C