PubGazetteHaiti202005

Coronavirus/Atterrissage d’un avion privé à l’aéroport Toussaint Louverture: Oui à la prudence, Non au rejet et à la stigmatisation.

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Editorial


La nouvelle de l’atterrissage à l’aéroport International Toussaint Louverture vendredi 31 janvier d’un jet privé ( l’appareil aurait déjà quitté l’aéroport depuis) en provenance de Hong Kong avec à bord des citoyens chinois a fait trembler Haïti à cause de l’épidémie Coronavirus qui a déjà causé la mort à 259 Chinois( plus de 11.000 contaminés ), selon les derniers chiffres

L’info de la présence de l’avion a été révélée par Garry Pierre Paul Charles de Scoop FM. Tout d’un coup, la panique envahit les esprits. Chacun y va de son commentaire. Sur les réseaux sociaux, la population craint le pire, à raison, quand on sait que le pays n’est pas équipé pour contrer la propagation du virus.

Comme beaucoup d’autres états le font actuellement, le gouvernement a pris les mesures appropriées pour la protection des citoyens,  « en interdisant aux passagers et aux membres de l’équipage de fouler le sol haïtien ». Cependant, la nécessité pour Haïti de se protéger face à ce risque de contamination ne doit pas se traduire par le rejet et la stigmatisation, tel qu’exprimé de manière brutale sur le net par certains. 

L’histoire d’Haiti est là pour nous rappeler que nous sommes un peuple singulier, chosifié par le système esclavagiste, ostracisé dès le lendemain de son indépendance et victime de stigmatisation, il n’y pas pas trop longtemps, à cause du VIH dont on nous a fait porter le chapeau par une campagne déshumanisante. La liste est longue de ces cicatrices sur notre peau. Hier encore, le choléra nous a frappé. 
Alors, le peuple haïtien, malgré cet impératif de se mettre à l’abri face au Coronavirus, a besoin ou est même dans l’obligation morale et de mémoire de faire preuve de compassion et de solidarité aux peuples du monde en difficultés et victimes de rejet.

La Chine aujourd’hui souffre en dépit de son statut de deuxième puissance économique mondiale. Les autorités ont du mal à freiner la propagation de la maladie. Ceci dit, personne n’est à l’abri. L’OMS vient de décréter « l’urgence internationale face à l’épidémie », qui va entraîner la coopération entre les états pour en venir à bout de cette maladie. Si les chinois ne pourront pas compter sur la performance de notre système de santé déjà « malade », soyons au moins, envers eux, compatissants et solidaires. 
 
Par  Sabrina Clesca Pierre 

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