PubGazetteHaiti202005

Complot inqualifiable! En voilà assez

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On est en Haïti, la première République nègre du monde, à un nouveau carrefour macabre de notre histoire de peuple, carrefour auquel toutes les couches sociales, en particulier les intellectuels (les) ostracisé(e)s de nos faubourgs, de nos villes et banlieues ténébreux, doivent s'atteler à leur tâche de conscientisation collective, à leur rôle de rempart pour le grand réveil, en vue de passer du système socio économico politique infernal à un système de progrès et d'émancipation, à tous égards

"Cela requiert du sang, du temps, sous un leadership aidé de forces internes inébranlables."diraient d'aucuns.

C'est un rendez-vous râté plusieurs fois déjà, ne serait-ce que durant le siècle précédent, marqué de grandes luttes populaires et de tumultes fratricides, les unes gratuites, les autres infantiles, toujours en quête d'un mieux-être socio économique, ce, de son début jusqu'à sa fin. 

Il est grand temps que les rapports entre les trois pouvoirs de l'État changent, que l'État devienne un État serviteur plutôt que d'être un État rapace au détriment des masses, qu'il cesse d'être accapareur et destructeur d'avenir social et économique, que la question de l'intérêt d'un petit clan ne l'emporte plus sur la vie de plus de 95 pour cent d'une population livrée à elle-même, dépourvue de tout et de qui la sauve de ses eaux néo colonialistes locales et d'ailleurs, se vouant qu'à la merci de la nature, une nature elle aussi impuissante des assauts des ennemis.

Le glas a sonné pour le changement en profondeur et il semble être d'une irréversibilité quasi incontournable,on ne peut ni mesurer ni quantifier le temps qu'il faudra. 

De saupoudrage, en passant par colmatage, légères réformes ou simples reformatages, on assiste à un peuple qui veut répudier une misère construite intentionnellement dans une collusion cynique État-Église- bourgeoisie- communauté étrangère (Je refuse toujours de dire communauté internationale). Pardon. 

Il faut y avoir, dans une synergie indéfectible, une demande mais "surtout" des actions émanant de la classe consciente, celle qualifiée parfois à défaut de classe de lumière ou d'intellectuels pour qu'on ferme les robinets de sang, d'horreur, qu'on cesse ces maudites scènes apocalyptiques qui nous détruisent toutes et tous d'une manière ou d'une autre, souvent à notre insu! 

Des demandes, des revendications, des protestations, il y en aura toujours. C'est aux responsables élus et nommés de répondre à temps aux besoins divers avant même qu'ils ne soient exprimés, soit par la violence soit dans le calme souvent ignoré de ceux qui se disent responsables et qui aiment à tout réprimer dans le sang, joyeux et fiers ; tandis que les vraies crises socio politiques ne se résolvent que par la satisfaction des revendications charriées par les groupes révoltés. 

Les revendications des peuples ne sont pas comme les feuilles tombées du haut des arbres qui se dessèchent sous les rayons solaires mais elles ont la vie dure. Parfois elles disparaissent stratégiquement sous la pression des mitrailles, des sicaires de tout acabit des pouvoirs de l'État, sous la pression des serviteurs des sadiques rien que pour réapparaître sous de nouvelles formes, dans d'autres conjonctures. 

Elles ne demandent qu'à être satisfaites. Le bricolage est loin d'être le meilleur remède, ce n'est qu'un calmant inefficace à éradiquer le vrai mal. 

Dans le cas de notre chère Haïti actuelle étripée, violée, depuis tantôt un quart de siècle et même plus, tous les strates sociaux, tous les secteurs vitaux s'harmonisent à exiger un changement drastique sur le plan systémique, toujours rien. 

Les femmes, les masses laborieuses, les technocrates, les aspirants démocrates, les duvaliéristes, les humanocrates, toutes et tous sont d'avis que le système tel que nous le vivons aujourd'hui doit être chambardé mais il me semble, puissé-je me tromper, que celui-ci est plus tenace, plus coriace que celles et ceux qui veulent s'y attaquer, car il se régénère trop souvent avant même son démantèlement, vu la force de ses tenants et bénéficiaires en acrobaties et manoeuvres politiciennes et/ou politiques travaillées et rééditées. 

Parfois, la peau du loup est même vendue avant de l'avoir tenu et c'est la consternation, la déception. 

Une chose est certaine, on y arrivera, ne serait-ce que dans 5, 10 ou 40 ans. Le pays se meurt sous le regard admirateur, cruel des charognards avares, gloutons et accaparateurs fugaces qui nous barrent la route à chaque tournant du réveil populaire vers cette révolution, mais la victoire se matérialisera dans une ambiance fiévreuse dans les ans ou décennies à venir en absence des centaines de milliers de combattantes et combattants qu'a emportés la tornade destructrice des maîtres du système libéral chacal. 

L'histoire retiendra le nom des vrais combattants, celui des traitres, des pécheurs de bonne foi et des vrais filles et fils de Sanite Belair, de Charlemagne Péralte, de Battraville, de Jean Jacques Dessalines, de Biassou et de Capois et ce sera la révolution, sanglante ou pacifique. Je n'en sais rien. 

Seuls les peuples combattants font et refont l'histoire, celle qui se répète et qui étonne les grands de ce monde. 

Courage, détermination, vaillance à la jeunesse haïtienne et qu'elle se décide vraiment à jouer sa partition, son rôle de vigie, de sentinelle à la libération de ce pays pris dans un COMPLOT INNOMMABLE et INQUALIFIABLE ! 

Pr. Antoine Nérilus, enseignant, politiste.

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