PubGazetteHaiti202005

Le FBI parvient à déverrouiller le dernier iPhone sans l'aide d'Apple

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C'est une victoire qui pourrait être lourde de conséquences pour Apple. Alors que l'entreprise high-tech livre un bras de fer aux autorités sur la question de l'accès aux données cryptées de ses appareils, le FBI vient de prouver que sa collaboration n'était plus forcément nécessaire. L'agence fédérale est parvenue à déverrouiller un iPhone 11 Pro en s'appuyant sur la technologie d'une autre entreprise, explique Clubic.

Le FBI souhaitait réussir à déverrouiller l'iPhone de Baris Alis Koch, un homme soupçonné d'avoir aidé son frère à quitter les États-Unis après sa condamnation. Selon son avocat, l'appareil était verrouillé et les autorités n'ont pas pu utiliser le système du Face ID. À la place, le FBI a utilisé le boîtier GrayKey, conçu par Grayshift, une société fondée par un ancien d'Apple, qui coûte environ 30 000 dollars. Si le système était déjà connu, ce succès montre que Grayshift a pu mettre à jour sa technologie. Jusque-là, le boîtier fonctionnait uniquement sur des iPhone évoluant sous iOS 12 (ou des versions antérieures). Cette fois, c'est le dernier iPhone de la marque qui a été infiltré. 

L'épineuse question du cryptage

Ces derniers jours, ce sujet a déjà fait l'objet d'un vif débat aux États-Unis. Après l'attaque en décembre de la base aéronavale de Pensacola, en Floride, le gouvernement américain réclame l'accès aux deux iPhone du tireur que la police ne parvient pas à débloquer. Donald Trump lui-même s'en est directement pris à l'entreprise sur Twitter. « Nous aidons tout le temps Apple sur la question du COMMERCE et sur bien d'autres problèmes et pourtant ils refusent de débloquer les téléphones utilisés par des tueurs, des dealeurs ou d'autres éléments criminels violents », a ainsi pesté Donald Trump, en sommant l'entreprise d'« aider notre grand pays. MAINTENANT. »

Toutefois, Apple reste fermement opposé à toute obligation légale de déverrouiller les smartphones de ses usagers, y compris dans le cadre d'une enquête criminelle. Une bataille similaire avait déjà eu lieu en 2015 entre Apple et le ministère de la Justice après la tuerie de San Bernardino (Californie) qui avait fait 14 morts. Apple avait refusé d'aider la police à accéder au contenu crypté du téléphone de l'un des auteurs de l'attentat. Le bras de fer s'était achevé en 2016, lorsque le gouvernement avait dépensé, selon la presse, un million de dollars pour qu'une société tierce développe un outil capable de contourner le cryptage.

Apple refuse de laisser une « backdoor » (porte dérobée dans un programme permettant de récupérer des données, NDLR) « juste pour les gentils ». « Les backdoors peuvent être exploitées par ceux qui menacent notre sécurité nationale et la sécurité des données de nos utilisateurs », plaide Apple.

 

LA GAZETTE (avec AFP)

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