PubGazetteHaiti202005

Assassinat du policier Lincoln Bien-Aimé: le RNDDH invite l'inspecteur général en chef de l'IGPNH, Fritz Saint-Fort à diligenter une enquête

Le policier Lincoln Bien-Aimé

Dans une correspondance adressée à l'inspecteur général en chef de l'IGPNH, Fritz Saint-Fort en date du 22 décembre 2022,  le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) invite l'inspecteur Saint-Fort à diligenter de toute urgence une enquête autour des circonstances entourant  l'assassinat du policier Lincoln Bien-Aimé. Par ailleurs, le RNDDH dénonce " des faits de trafic de matériels et d'équipements policiers à des fins économiques " .


Assassiné le 2 décembre 2022, par des bandits lourdement armés sur la route de Ganthier, alorsqu'il était accompagné de sa femme, qui en était sortie grièvement blessée par balles, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) s'empresse à attirer l'attention de l'inspecteur général de l'IGPNH autour des informations qui lui sont parvenues concernant l'assassinat du policier Lincoln Bien-Aimé, à travers une correspondance.


En ce sens, le RNDDH invite l'inspecteur général en chef  de la PNH à diligenter rapidement une enquête autour des circonstances entourant  l'assassinat du policier Lincoln Bien-Aimé. Par ailleurs, il dénonce " des faits de trafic de matériels et d'équipements policiers à des fins économiques " .


Selon des informations parvenues à l'organisme des droits humains, le 1er décembre dernier, Lincoln BIEN-AIME accompagné de sa conjointe ont passé la nuit au sous-commissariat de Calvaire, comme à l'accoutumé afin de prendre place, le lendemain matin, à bord d'un blindé en direction de Ganthier, leur commune de résidence. Le 2 décembre 2022, alors qu'ils montaient à bord du blindé en question, des agents qui s'y trouvaient leur en ont interdit l'accès, arguant qu'il n'y avait pas suffisamment de places pour eux.


" Ils sont retournés au sous-commissariat de Calvaire où des agents de l'Unité Départementale pour le Maintien de l'Ordre (UDMO) ont demandé à Lincoln BIEN-AIME d'informer le chef de troupe. Celui-ci a alors intimé l'ordre à Lincoln BIEN-AIME de prendre une motocyclette afin de rattraper le blindé qui venait à peine de se déplacer " , rapporte le RNDDH. Indiquant " que lorsqu'ils étaient arrivés non loin du parquet près le tribunal de première instance de la Croix-des-Bouquets, la motocyclette a été stoppée par un groupe de bandits lourdement armés qui, après avoir identifié le policier Lincoln BIEN-AIME, l'ont criblé de balles ainsi que sa conjointe .

" Lincoln BIEN-AIME est décédé immédiatement. Son cadavre a été emporté par les bandits armés. Sa conjointe a reçu trois (3) balles. Elle avait été laissée pour morte sur la chaussée. Elle a été par la suite secourue par un riverain et conduite à l'hôpital. Pour sa part, le conducteur de la motocyclette n'a pas été touché " , a signalé l'organisme de défense des droits de l'homme.


Par conséquent, le Résau National de Défense des Droits Humains informe  l'inspecteur général en chef que " depuis quelque temps, les blindés de l'institution sont utilisés en vue de faire traverser certaines zones jugées dangereuses des membres de la population, ce, moyennant paiement. C'est d'ailleurs en raison du fait que le blindé devait récupérer des individus ayant payé leur passage que Lincoln BIEN-AIME et sa conjointe n'ont pas été autorisés à y monter " .

Il souligne que " le droit de monter à bord du blindé s'achète à deux mille cinq cents (2.500) gourdes au moins ou cinq cents (500) dollars américains. Cette variation de prix repose sur le statut de la personne qui achète le service, du simple citoyen-ne à l'entrepreneur-euse. selon des informatios, ces dernier sont également utilisés  pour protéger des convois à des prix variés  " .


Toutefois, l'institution a précisé que " ces passages en convois monnayés ne garantissent en rien une arrivée indemne. Par exemple, le 2 décembre 2022, après l'assassinat du policier Lincoln BIEN-AIME, parmi les chauffeurs de camionnettes qui avaient payé dix mille (10.000) gourdes pour se faire escorter par le blindé, cinq (5) ont été atteints de balles " .


Le RNDDH dénonce "  ces actes , qui selon lui dénotent d'un niveau jamais atteint d'irrespect envers le code déontologique et les règlements généraux de l'institution policière. Pire encore: ils laissent comprendre que pour arrondir leur fin de mois, des agents de la PNH préfèrent exposer leurs collègues et frères et sœurs d'armes tout en oubliant leurs
promesses d'intégrité et de probité envers la nation qu'ils servent " .


 

 

Par: Daniella Saint-Louis

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