PubGazetteHaiti202005

Crise en Haïti : pénurie de produits alimentaires haïtiens au Canada

@radio-canada

Dans un article publié ce dimanche, Radio-Canada informe que les troubles sociopolitiques en Haïti ont un impact sur la disponibilité au Canada de produits alimentaires en provenance de ce pays des Caraïbes. Des commerçants d'origine haïtienne déplorent que des commandes soient encore bloquées après plus de trois à six mois d’attente. Ils dénoncent cette situation qui a un impact sur leurs revenus et leur qualité de vie.


Mirmonde Saint Jean, la copropriétaire de l’épicerie haïtienne Union Food à Scarborough, dans l'est de Toronto, explique l’impact de la crise haïtienne sur son commerce. Elle indique qu'"il  Il y a des étagères qui sont vides au magasin. Il y a certains produits qu’on ne trouve plus, comme le manba haïtien [beurre d'arachides] et le riz Shella " .


Même son de cloche du côté d’Alexandre Herry, propriétaire d’une entreprise de distribution de produits alimentaires à Montréal. Sa clientèle première est d’origine haïtienne. Pour lui aussi, de nombreux produits manquent à l’inventaire. " On n’a plus de café, plus de cassave [une galette de manioc], plus de cacao etc …", a-t-il fait savoir.


L’homme d’affaires explique que " la situation s’est empirée avec le temps. Ça fait déjà un an qu’on a de la difficulté à importer des produits" « Depuis le mois d’octobre, dit-il, on ne peut plus rien recevoir par voie maritime. »


Autres impacts de la pénurie de produits haïtiens importés


Alexandre Herry explique cette situation par l’insécurité en Haïti " avec les terroristes " . Il a déclaré qu'"il e ne peut pas les appeler autrement .  Car, ils ont bloqué le pays, les axes routiers. Il y a certains produits qui ne peuvent plus être acheminés à Port-au-Prince " .

« On a environ cinq cargaisons qui ne rentrent pas. La dernière fois qu’on a vécu une telle situation, c’était lors du tremblement de terre», a ajouté Alexandre.

En raison de cette crise, M. Herry a dû se tourner vers d’autres marchés. " Ces derniers temps, on a dû se réinventer et aller chercher d’autres produits, par exemple des fèves locales et des produits en provenance des États-Unis, de la Turquie ou de la République dominicaine " , a-t-il poursuivi.


De son côté, Mme Saint Jean explique que cette situation a aussi un impact négatif sur ses clients à Toronto . Selon elle, ces derniers  viennent au magasin pour acheter certains types de produits et puis ils sont déçus.

 


Son épicerie s'approvisionne d’ailleurs à Montréal. Pour elle, les conséquences sont aussi financières. "On va à Montréal plus souvent pour avoir plus de chances de trouver des produits " , explique-t-elle. Une situation qui ajoute du stress supplémentaire à l’entrepreneure. "On dépense plus. On est obligé [de se ravitailler], d’acheter en grande quantité par crainte que des produits ne soient plus disponibles dans les entrepôts aux prochaines commandes " , a fait savoir Mme St Jean

En effet, « Des vendeurs de Montréal augmentent les prix face à la demande », a-t-elle souligné.

L’épicière espère tout de même une bonne nouvelle. Elle affirme qu’ "un distributeur a promis d’importer par voie aérienne des giraumons, fruits à la base de la soupe de l’Indépendance, aussi connue sous le nom de soupe giraumon ( joumou) , pour le nouvel An. "Par avion, on est certains qu’on en aura parce que c’est très important pour nous les Haïtiens " , a-t-elle précisé.

De son côté, M. Herry déplore le fait de ne plus avoir la possibilité d’importer les pâtes alimentaires haïtiennes utilisées pour cette soupe. Il croit toutefois que "  les consommateurs vont s’adapter en incorporant d’autres types de pâtes à leur recette " .

 

Par: Gazette Haïti avec Radio-Canada

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