PubGazetteHaiti202005

Préoccupée par la situation carcérale en Haïti, l'ANAMAH recommande des audiences spéciales pour désengorger les cellules

Jean Wilner Morin, Président de l'ANAMAH

L’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH) se dit préoccupée par la situation des détenus dans les espaces carcéraux à travers le pays. Elle appelle l'ensemble des acteurs concernés à organiser des audiences spéciales afin de réduire la surpopulation carcérale.

 

Dans un communiqué de presse publié le mardi 11 octobre 2022, l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH) dénonce l’état « inhumain » de détention dans les centres carcéraux du pays, soulignant que «  des êtres humains disparaissent dans l’agonie de terribles souffrances mises en œuvre, quelque part, par l’irresponsabilité et le mépris des gouvernés ».

 

L’Association Nationale des Magistrats Haïtiens ne s’en démarque pas. Elle dit « (reconnaître » la part qui est sienne dans cette lente et terrible décente aux enfers, au sens où les magistrats sont appelés à fixer de manière certaine et définitive, le statut carcéral de ces femmes et ces hommes ».

 

En ce sens, l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH) invite immédiatement le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, les Doyens des principales juridictions, le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique « à tout mettre en oeuvre, en vue de concourir à l’organisation d’audiences spéciales pour faciliter d’abord le tri, ensuite fixer le statut des incarcérés, puis placer les condamnés dans des conditions humaines de purge de leur peine, enfin renvoyer hors des liens, les personnes emprisonnées injustement par défaillance systémique ».

 

« L’Association Nationale des Magistrats Haïtiens avertit de l’état dangereux que pareille situation fait peser sur le corps social en étant au stade actuel. En effet, peut on reprocher aux être doués d’intelligence de vouloir à tout prix et par tous les moyens s’extirper d’une fin lente et atroce? Il suffit d’observer l’expérience de quelques rats piégés dans une caverne inondée, on verra à quel point ces animaux d’apparence inoffensive peuvent devenir monstrueux mais, c’est loin d’être le plus inquiétant », lit-on dans ledit communiqué.

 

« Dans ce climat de grand banditisme généralisé, le spectacle dégoûtant d’hommes et de femmes, entassés dans des espaces minuscules, terrassés par des virus tueurs, par la famine et réduits à l’état squelette, ne peut que rendre plus violent, plus spectaculaire encore le mode opératoire des gangs lourdement armés ainsi que leurs commanditaires opérant en toute liberté, sans aucune limite, dans la plupart des grandes villes », poursuit l'ANAMAH.

 

Selon l'Association Nationale des Magistrats Haïtiens, « quand la société envoie elle-même de tels exemples d’atrocités de traitement du mal dans ces centres carcéraux, elle en informe imprudemment les marginaux de ce à quoi, ils feraient face, s’ils venaient à se faire arrêter; elle rivalise ainsi de cruauté avec le gangs armés qui choisiront de finir les armes à la main plutôt qu’en prison ».

 

L’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH) dit être « plus que jamais déterminée à agir dans ses sphères d’influence, en tant que groupe de pression, pour que s’organise rapidement des audiences dans les principales juridictions mises en cause ».

 

Parallèlement, elle invite les organisations de défense des droits humains, la corporation des Barreaux de la République en première ligne dans cette lutte, à ne pas baisser les bras.

 

Les principales prisons civiles du pays font face à une énorme surpopulation carcérale. Au pénitencier national, le plus grand centre carcéral du pays, pas moins de 10 000 personnes sont incarcérées, alors que l'espace a été construit pour recevoir 700 personnes, selon les données disponibles.

 

 

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