PubGazetteHaiti202005

Haïti/choléra: 1,2 millions d'enfants dans la capitale haïtienne en danger, avertit l'UNICEF

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À travers un communiqué de presse daté du 4 octobre 2022 , le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a averti que le bien-être et la santé de 1,2 millions d'enfants vivant dans la capitale haïtienne sont menacés suite à la résurgence du choléra en Haïti en proie à la violence.  

 

Alors que le pays connaissait déjà une situation critique, à cause du climat d'insécurité, des violents affrontements éclatés entre les gangs armés à Martissant, Cité-Soleil, entre autres qui ont fait plusieurs morts causé au sein de la population et mis certains aux abois, plusieurs femmes et filles ont également subi des viols collectifs, des enfants sont devenus orphelins de mère ou de père. Ces violences ont en plus aggravé la situation humanitaire dans certaines zones de la capitale haïtienne, dont la commune de Cité-Soleil.

 

En outre, ces derniers jours la situation est devenue plus compliquée en raison de la crise de carburant: les différents mouvements de protestation contre l'augmentation du prix des produits pétroliers, l'insécurité, exiger le départ du premier ministre Ariel Henry, les scènes de pillage, de vandalisme, les incendies enregistrés au cours de ces mouvements de protestation, la paralysie des activités, entre autres. La recrudescence du choléra survient.

 

À la suite de la résurgence de cas confirmés de choléra à Port-au Prince annoncée par le ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), Médecins Sans Frontières (MSF) avait informé à travers une note lundi 3 octobre que 68 patients testés positifs du choléra ont été admis au sein de ses structures dans le quartier de Brooklyn, dans les centres de Cité Soleil et de Turgeau et qu’ un enfant âgé de trois ans est décédé. 

 

Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a averti, à travers un communiqué daté du mardi 4 octobre que 1,2 millions d'enfants vivant dans la capitale haïtienne sont en danger suite à la résurgence du choléra en Haïti en proie à la violence.  

 

 

Par ailleurs, UNICEF annonce avoir positionné un stock d'urgence pour appuyer le gouvernement d'Haïti à répondre à la résurgence du choléra . Ce stock contient 755 000 tablettes de purification d'eau pour desservir 15 000 personnes pendant 15 jours, 28 230 pains de savon pour servir 14 000 personnes pendant un mois, 20 réservoirs souples de 10 mètres cubes, 10 réservoirs souples de 5 mètres cubes et 30 réservoirs sont déjà mis à la disposition de la Direction nationale de l'eau potable et de l'assainissement (DINEPA).

 

« Une commande de 80 fûts de chlore de 45 kg – 3 600 kg au total - a été passée pour aider la DINEPA à chlorer l'eau de Port-au-Prince, à désinfecter les ménages touchés et à approvisionner les centres de santé dans les zones affectées », a fait savoir UNICEF. Indiquant que « le choléra est une maladie d'origine hydrique qui provoque une diarrhée aiguë et peut être mortelle si elle n'est pas traitée dans les premières heures ».

 

« Avec la montée de la violence et de l'insécurité, bon nombre des familles haïtiennes les plus pauvres n'ont d'autre choix que de boire et d'utiliser de l'eau insalubre », a déclaré Bruno Maes, Représentant de l'UNICEF en Haïti. « Les familles ne peuvent pas acheter du savon pour se laver les mains, les ordures ne sont pas ramassées dans les rues, les hôpitaux sont fermés ou incapables de fonctionner. Tous ces ingrédients ont fait d'Haïti une bombe à retardement pour le choléra. Maintenant, il a explosé ».

 

« La recrudescence du choléra survient alors que les troubles sociaux et la violence envahissent le pays, restreignant ou retardant la prestation des services de base, y compris dans les hôpitaux et par les installations d'approvisionnement en eau. En conséquence, 17 des 22 principales structures sanitaires risquent de fermer faute de carburant. 50 000 enfants et nouveau-nés pourraient ne pas recevoir de soins médicaux dans les semaines à venir. Et 7 000 victimes de violences sexuelles pourraient être laissées sans traitement d'ici la fin de l'année. De plus, les trois quarts des principaux hôpitaux d'Haïti ne fournissent pas de services réguliers en raison de la crise du carburant, de l'insécurité et des pillages », peut-on lire dans ce communiqué.

 

« Les enfants et les familles dans le besoin n'ont pas non plus accès aux fournitures humanitaires en raison de la violence. Les fournitures expédiées au port de Port-au-Prince ne sont pas distribuées à l'intérieur du pays car le port est contrôlé par des groupes armés. L'accès aux zones où des cas de choléra ont été confirmés ou sont suspectés, reste difficile en raison de l'insécurité, tandis que la crise du carburant complique davantage la réponse à la résurgence du choléra », a poursuivi le communiqué.

 

« Selon les dernières données disponibles sur la malnutrition à Cité Soleil, qui a enregistré le premier cas de choléra dans le pays, un enfant de moins de cinq ans sur cinq souffre de malnutrition aiguë sévère ou modérée. En raison de la rareté des services de base à Cité Soleil, on craint que de nombreux enfants ne meurent de cette résurgence du choléra ».

 

« Le choléra peut facilement se propager comme une traînée de poudre à travers Haïti si les gens continuent à n'avoir aucun accès ou un accès limité aux services de santé, d'eau et d'hygiène de base en raison de l'insécurité", a ajouté Maes. "Pour réduire les risques d'une épidémie majeure, notre préoccupation la plus urgente n'est pas seulement d'acheter et de livrer de l'eau potable, du chlore et du savon, mais de trouver des moyens d'atteindre les familles les plus pauvres dans les zones contrôlées par les gangs ».

 

« La réponse humanitaire de l'UNICEF en Haïti reste très sous-financée. À ce jour, seuls 20,2 % des fonds nécessaires ont été reçus pour fournir à deux millions de personnes un accès à l'eau potable, l'une des principales interventions visant à protéger les enfants contre les maladies mortelles d'origine hydrique et à prévenir la malnutrition ».

 

 

L'apparition de la maladie a été imputée à un campement de Casques bleus népalais de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), qui avaient jeté des déchets infectés dans la rivière de l'Artibonite. En 2016, le secrétaire général des Nations unies de l'heure, Ban Ki-moon, avait pour la première fois présenté les excuses des Nations unies pour le rôle de l'Organisation dans l'épidémie de choléra, et a reconnu les responsabilités morales.

 

 

Par: Daniella Saint-Louis

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