PubGazetteHaiti202005

Politique: le Rwanda comme modèle, Jean Charles Moïse prône la « culture du dialogue »

Jean Charles Moïse, leader PPD

Le pèlerinage du secrétaire général de Pitit Desalin, Jean Charles Moïse a débuté le vendredi 13 mai 2022 avec le dirigeant de l’Organisation du peuple en Lutte (OPL), Edgard Leblanc fils. A travers une interview exclusive accordée à la rédaction de Gazette-Haïti le vendredi 13 mai, Jean Charles Moïse dit subtilement vouloir former un forum politique afin de sortir le pays du marasme dans lequel il se trouve.

 

Tout a commencé après son retour du Rwanda, le pays de Paul Kagame. Fraîchement revenu, Jean Charles Moïse, participant à une activité à Delmas 41, avait demandé pardon à ses adversaires politiques dont l'ex président Jean Betrand Aristide.

« Si je vous ai fait quelque chose de mal, je vous demande pardon et je pardonne à tous ceux qui m'ont fait du mal », avait-il déclaré.


La pertinence de la démarche de M. Moïse vient après avoir vu que la situation qui sévit en Haïti depuis des lustres est la même qui régnait dans le temps au Rwanda avant le génocide de 1994. L’ex-sénateur craint que les mêmes actions produisent les mêmes effets. « L’international les avait forcés à s’entretuer. C’est ce qui avait conduit au génocide », déclare Jean Charles Moise.

 

Reproduire le modèle Rwanda

 

L’ancien parlementaire, craignant une fin odieuse pour la vie socio-politique en Haïti, affirme vouloir reprendre le même modèle appliqué au Rwanda avec les partis politiques. « Nous avons pris la décision de rencontrer différents leaders de partis politiques pour lancer la culture du dialogue », indique le secrétaire général disant avoir pris exemple du forum politique créé dans le pays des « mille collines ». « Dans ce forum, il n’y a pas une question d’idéologie qui prédomine », dit-il.

 

Accompagné de Muraille Jean Myrtho, Jean Charles Moïse a débuté ce « pèlerinage » avec Edgard Leblanc fils, leader de l’OPL.  Il fait remarquer qu’avant,  Pitit Desalin n’était pas sur la même longueur d’onde que cette organisation politique. « Il y a un problème d’approche », soutient-il. 

 

Cette rencontre pour le moins « fructueuse » pour l’ancien sénateur n’a duré qu’une heure. « Je lui ai fait part de l’initiative que j’ai entreprise pour réunir les partis politiques afin de trouver une solution à la crise », rapporte Jean Charles Moïse qui dit avoir été bien accueilli par celui avec qui les voies étaient discordantes. Il dit avoir mis l’accent sur la nécessité pour les partis politiques de faire front commun pour sortir le pays de ce bourbier « Seuls, nous sommes impuissants face à la situation actuelle », reconnaît-il.

 

Pourquoi l’OPL en premier ? Jean Charles Moise croit qu’« il n’y a aucune raison cachée du fait de rencontrer OPL en premier. Nous voulons dépasser notre orgueil pour mettre en avant les intérêts du peuple haïtien », assure-t-il.

 

Cette rencontre n’est que le début d’un long pèlerinage, selon Jean Charles Moïse. Des lettres d’invitation ont été acheminées à plusieurs partis politiques comme le PHTK, LAVALAS, RDNP, UNIR, FUSION parmi tant d’autres. Mais aucune réponse, fait-il savoir, n’a encore été reçue de ces partis politiques: « J’attends la réponse du parti Lavalas, particulièrement Jean Bertrand Aristide, du PHTK. Nous attendons leur signal ».

 

L’initiative poursuivra son petit bonhomme de chemin ce dimanche. L’ancien Sénateur se garde de dévoiler l’identité des partis politiques qui seront rencontrés. « On se donne mi-juin pour terminer les rencontres avec les partis politiques », informe-t-il.

 

Le calendrier ne mentionne pas de rencontres avec d’anciens membres du parti, du temps où il fonctionnait en tant que plate-forme politique.

Le parti politique Pitit Desalin a souvent connu des périodes de turbulences. Des figures de proue de la plateforme ont dû jeter l’éponge, alors que d’autres ont été poussés vers la sortie. Certains détracteurs accusent Jean Charles Moise de vouloir concentrer tous les pouvoirs au sein du parti. 

 

De toutes les lettres qui ont été acheminées à des structures politiques, plusieurs de ses anciens camarades de combat n’ont pas encore reçu de lettre à l’image de Viv Ayiti de Rony Timothée ou du secteur démocratique et populaire (SDP). « Nous sommes prêts à discuter avec ceux ayant quitté la plateforme », fait croire le leader de Pitit Desalin. 

 

 Vers un forum de Parti Politique

 

S’il ne présente pas le forum de partis politiques comme le véritable objectif de son pèlerinage, Jean Charles Moise avoue, toutefois, son envie dans cette démarche d’aboutir à un forum de partis politiques. Pour preuve, selon M. Moïse, l’ancien Sénateur Edgard Leblanc Fils a approuvé sa démarche et compte se rallier à l’initiative. « Ce ne sera pas un syndicat de partis politiques mais plutôt un forum qui n’aura pas de chef ni de sources de financement », annonce l’ancien Sénateur.

 

« Le forum est important. Qu’un parti soit de gauche, de droite ou du centre, cela importe peu. Cela va nous faciliter un dialogue pour trouver une solution à la crise », croit Jean Charles Moïse.

 

L’envie de la création de ce forum de partis politiques ne fait qu’alimenter les spéculations autour du fait que l’ancien Sénateur entreprendrait cette initiative à des fins électorales; ce qu’il dément. « Si quelqu’un veut prendre cette initiative pour des raisons politiques, il fera du tort au pays. Y compris moi. Cette question d’élection n’est pas au menu », a répondu M. Moïse.

 

 

 

Par : Daniel Zéphyr

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