PubGazetteHaiti202005

Assassinat-Jovenel Moise : La DCPJ interdite d’accès aux bases de données de l’OAVCT, l'ONI, l'Immigration et la DGI depuis 6 mois

Funérailles de Jovenel Moïse ( archives)

Dans un énième rapport publié hier jeudi 6 janvier 2021, le réseau national de défense des droits humains (RNDDH) a dénoncé le fait que la direction de la police judiciaire (DCPJ) soit toujours interdite d’accès aux bases de données de l’OAVCT, de l’ONI, de la DGI 6 mois après l’assassinat de l’ex président de la république Jovenel Moïse. Le RNDDH recommande à la justice d’enquêter sur les comportements du juge d’instruction Garry Orélien et son greffier Elysée CADET.
 
Ce 7 janvier 2022 coïncide avec les 6 mois de l’assassinat de l’ex président de la république Jovenel Moise survenu à Pèlerin 5 « par un commando composé d’une vingtaine de Colombiens et d’Haïtiano-américains ». L’enquête réalisée par le réseau national de défense des droits humains révélait que les présumés assassins du président ont bénéficié le soutien complice de deux (2) responsables de la sécurité présidentielle dont le commissaire divisionnaire Jean Laguel Civil et le commissaire municipal Dimitri Herard.

 Six (6) mois après l’assassinat du président de la République, « l’instruction judiciaire patauge et aucune velléité de trouver tous les coupables et de les traduire par-devant la juridiction répressive n’est enregistrée », résume le réseau national de défense des droits humains.
 
Blocage de l’enquête menée par la police judiciaire
 
Dans ce rapport, le réseau national de défense des droits humains informe que dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moise, la direction centrale de la police judiciaire a été interdite d’accès aux bases de données des institutions comme l’OAVCT, de l’ONI, de la DGI sans qu’aucune explication n’ait été fournie.
 
« Ainsi, la DCPJ ne peut disposer d’informations importantes qui pourraient l’aider dans son enquête : Les véhicules qui ont été utilisés pour perpétrer le crime, les probables transactions réalisées en Haïti par les ressortissants étrangers qui auraient alors été obligés d’utiliser leur passeport par exemple, pour se procurer un téléphone portable, l’utilisation potentielle des cartes d’identification nationale et permis de conduire, pour des achats, des locations, les données biométriques et fiscales des personnes impliquées ainsi que les mouvements de ces individus tant sur le territoire national qu’à l’étranger », rapporte le RNDDH.
 
« Jusqu’à date, l’accès n’a jamais été rétabli et aucune démarche en ce sens n’a été entreprise par les autorités », dénonce le réseau.
 
« Inexistence de l’instruction judiciaire »
 

Le réseau national de défense des droits humains a aussi dénoncé l’inexistence de l’instruction judiciaire dans ce dossier.  Le réseau croit qu’au vu de la complexité d’un tel dossier, le juge d’instruction Garry Orélien aurait dû « octroyer commission rogatoire à la DCPJ pour approfondir ses investigations et fournir à la chambre criminelle, d’autres éléments cruciaux qui auraient pu aider à la manifestation de la vérité ». « Ceci n’a pas été fait », balance le RNDDH.
 
Le RNDDH déplore également qu’au lieu de mener l’enquête pour laquelle il a été désigné, le magistrat Garry ORELIEN et son greffier Elysée CADET « intimident et menacent des personnes indexées dans ce dossier pour avoir à un moment ou à un autre entretenu un lien, aussi ténu qu’il fût, avec les assassins de Jovenel MOÏSE ». « C’est le cas par exemple de RJ Rent a Car, une entreprise de location de véhicules, copropriété de Oly DAMUS », affirme le RNDDH.
 
Le 21 juin 2021, comme le précise le RNDDH dans son rapport,  Joseph Félix BADIO s’est présenté au RJ Rent a Car en vue de louer quatre (4) véhicules. Le contrat de location a été régulièrement renouvelé. «  le dernier renouvellement datant du 1 er juillet 2021, pour une période de huit (8) jours », informe le RNDDH qui indique qu’après l’assassinat de Jovenel MOÏSE, deux (2) des véhicules en question ont été confisqués par la DCPJ. « Ils n’ont jamais été remis à l’entreprise en dépit d’une décision en référé rendue le 15 novembre 2021 par le Tribunal civil de Port-au-Prince », a précisé le réseau.
 
Le RNDHH a tenu à relater ou rappeler certains faits importants dans le cadre de ce dossier. Il rappelle que lors de la nuit fatidique de cet assassinat, Joseph Felix Badio s’est entretenu avec Ariel Henry, l’actuel premier ministre, Dimitri Herard, Jhon Joël Joseph et consorts. « Il convient de noter que le premier ministre et Joseph Felix Badio se sont entretenus au moins 12 fois. Les deux derniers, la nuit même de l’assassinat de la victime », a précisé le RNDDH avant que Ariel Henry ait affirmé avoir oublié la teneur de ses discussions avec l’interlocuteur.

Mais aussi, le réseau indique que, de janvier à juillet 2021, Joseph Felix Badio, présenté comme l’un des grands auteurs de l’assassinat, s’est entretenu avec le directeur général de la police nationale d’Haïti d’alors Léon Charles. « Des milliers d’appels téléphoniques passés entre des personnes indexées dans la préparation et la perpétration de cet assassiné ont été repérés », selon le RNDDH.


Entre-temps, 6 mois après, l’un des grands suspects clés dans l’assassinat du président de la république est sous les verrous de la justice américaine. Faisant montre de sa velléité de coopérer, Mario Antonio Palacios Paalacios comparaîtra de nouveau au tribunal fédéral pour répondre aux faits qui lui sont reprochés.
 
 

 

 

 

Par : Daniel Zéphyr

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