PubGazetteHaiti202005

La marche des chauffeurs de taxi-moto dispersée par des hommes armés à Delmas 95

La marche des chauffeurs de taxi moto


Selon toute vraisemblance, Delmas 95 est décrété zone interdite aux manifestations. Suite à l'assassinat de Ronald Dufrene, un chauffeur de taxi-moto, à Delmas 95 lors de la manifestation du 14 février, un groupe de chauffeurs de motos se sont entendus ce lundi 22 février 2021, pour marcher dans les rues en signe de protestation. En arrivant à hauteur de Delmas 95, ces motards ont été contraints par des hommes armés réputés proches du pouvoir de rebrousser chemin.

Reunis à carrefour de l'Aéroport, ces chauffeurs étaient une vingtaine, prêts à défiler sur leur moto pour rendre un dernier hommage à leur confrère tué et brûlé lors des dernières manifestations contre Jovenel Moïse, et pour exprimer aussi « leur ras-le-bol face au régime en place ». Ils voulaient déposer une gerbe de fleurs là où a été tué puis brûlé leur camarade Ronald Dufrene.

« Nous, les chauffeurs de motos vont continuer la bataille », promettent-ils au défunt. Constatant l'effectif peu nombreux de taxi motos à répondre à participer à la marche, un des protestataires a crié sa déception en martelant : « aujourd'hui, c'est nous chauffeurs de motos qui sommes victimes, demain ce sera peut-être vous qui nous regardez, et à ce moment, vous allez demander à la population de se lever ».

Avec la photo de la victime plaquée sur leur motocyclette, ces chauffeurs de taxi motos sont descendus au Champs de Mars avant de loger la route de Delmas. Sur leur parcours, ils roulaient à vive allure, fredonnant « yo ban nou kou a, kou a fè nou mal yo ». Tout au cour de la marche, ils appelaient sans succès d'autres chauffeurs en renfort.

Arrivés à quelques mètres de Delmas 95, ils ont été stoppés par les hommes armés réputés proches du pouvoir accusés dans l’assassinat de leur camarade par des tirs nourris d’armes automatiques. Face à la la panique, les motards protestataires ont été contraints de faire demi-tour.

Les journalistes ont du se mettre à couvert pour éviter d’être la cible des tirs.

 


Par Gazette Haïti

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