PubGazetteHaiti202005

« Non monsieur le président, vous n’avez pas le droit de cracher sur ceux et celles qui se sont sacrifiés pour sortir le pays de la dictature », Edmonde S. Beauzil à Jovenel Moise

Edmonde S. Beauzile, prés de la Fusion

Dans une note de presse de la Fusion des Sociaux-démocrates Haïtiens, publiée mercredi, la présidente du Parti a dénoncé les velléités du président Jovenel Moise d’instaurer un régime dictatorial dans le pays. Listant un ensemble de cas de violation de la Constitution par le chef de l’Etat qui va dans ce sens, Edmonde Supplice Beauzile rappelle au locataire du palais national l’obligation qui lui est faite de respecter et de faire appliquer la loi mère.


Edmonde Supplice Beauzile fait remarquer que depuis l’accession du président Jovenel Moise à la tête de l’Etat, il s’est évertué à violer systématiquement la charte fondamentale, base du fonctionnement démocratique de l’Etat. Elle explique aussi que les actes du président de la République laissent croire qu’il a la volonté de ressusciter la dictature dans le pays. « Non Monsieur le Président. Vous n’avez pas le droit de cracher sur les sacrifices de celles et ceux qui se sont sacrifiés pour nous sortir le pays de la dictature des Duvalier et qui ont jeté en 1987, les bases de notre jeune démocratie », a déclaré l’ancienne Sénatrice du Centre estimant que les actes du chef de l’Etat risquent d’hypothéquer l’avenir de la jeunesse haïtienne et de conduire le pays vers le chaos, l’affrontement et l’instabilité.

Parmi les cas de violation de la Constitution, Mme Beauzile a évoqué la non-organisation de 7 élections que, selon elle, le président avait l’obligation constitutionnelle et légale d’organiser durant la durée de son mandat tout en insistant sur le fait que M. Moise n’a pas le droit de priver le peuple haïtien, en sept occasions, de son droit de choisir souverainement ses dirigeants. Edmonde Beauzile a fait état également de la promulgation de décrets inconstitutionnels alors que, dans le système démocratique voulu et adopté par le peuple haïtien, le principe de la séparation des pouvoirs est consacré, le droit de légiférer est exclusivement de la compétence du parlement, rappelle la représente de Belladère à la 45ème législature. « Non Monsieur le Président vous n’avez pas le droit de vous transformer en législateur ni de gouverner par décret, car nulle part, absolument nulle part la constitution ne vous confère une telle prérogative », tempête celle qui a également fait partie de la 48ème et 49ème législature.

L’originaire de Belladère attire l’attention de Jovenel Moise sur le fait qu’il n’a pas le droit de créer un Conseil Electoral Provisoire de manière unilatérale donc en dehors des prescrits constitutionnels lui rappelant également qu’un Conseil Électoral Permanent aurait dû être constitué depuis belle lurette selon le vœu de la constitution. Il lui fait remarquer que qu’un tel choix ne peut que décrédibiliser le scrutin envisagé : « D’autres avant vous ont tenté de le faire et ont dû faire marche arrière en cherchant un consensus avec l’opposition pour mettre en place un CEP acceptable et crédible ». Edmonde Beauzile fait état aussi de : la volonté du président de toucher à la constitution; l’attaque contre les syndicalistes ; la persécution politique d’opposants ; la tolérance envers les gangs armés et la corruption et la prétention de prolonger le mandat présidentiel. Tous des cas considérés par l’ex-sénatrice comme des actes de violation de Constitution.

Elle a également listé un ensemble de promesses non tenues de Jovenel Moise à savoir : électricité 24/24, de l’argent dans les poches des citoyens, de la nourriture dans nos assiettes, la sécurité, la lutte contre la corruption, un téléphérique entre la ville du Cap et la Citadelle, une mairie moderne pour cette ville. Autant de mensonges qui font que le président n’a pas osé se rendre au Cap-Haïtien pour marquer le 350ème anniversaire de la fondation de la ville, explique la responsable politique.

 


Par Diego O. Charles
lezec15@gmail.com

Category

Politique

Culture

Economie

Sport