PubGazetteHaiti202005

Haïti-Justice : Le Haut Commissariat des Nations Unies exige que Toto Constant soit Jugé

Michelle Bachelet, Haute Commissaire des Nations Unies

La Haute Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, exige le jugement du chef de l’escadron de la mort d’Haïti, Emmanuel Constant.  Selon elle, il est fondamental que les victimes obtiennent justice, vérité, réparations, et que leur dignité soit restaurée.

La Haute Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a fait ses déclarations à Genève ce mercredi 29 juillet 2020, où elle a affirmé que l'ancien chef paramilitaire haïtien Emmanuel "Toto" Constant, qui a été expulsé des États-Unis le mois dernier, devait répondre devant la justice pour les horribles violations des droits humains commises au cours des années 1990.

« Dans un jugement historique pour la justice en Haïti rendu le 16 novembre 2000, Constant a été reconnu coupable par contumace et condamné à la réclusion à perpétuité pour son implication dans le massacre de Raboteau de 1994 au cours duquel des forces militaires et paramilitaires avaient attaqué le quartier de Raboteau aux
Gonaïves. Le nombre total de victimes reste inconnu à ce jour, de nombreux corps ayant été jetés dans des égouts à ciel ouvert. Les victimes avaient entre 10 et 80 ans », a rappelé les Nations Unies dans un communiqué qui souligne aussi que Constant, qui avait fui aux États-Unis en 1994 après le retour au pouvoir du président Aristide, a été déporté des États-Unis le 23 juin 2020 et arrêté à son arrivée à Port-au-Prince.

Alors que le 10 juillet, la justice haïtienne avait annoncé qu'elle n’arrivait pas à localiser le dossier judiciaire lié à la détention de Toto Constant, le Haut Commissariat des Nations Unies estime que cette situation suscite des inquiétudes quant au fondement juridique de sa détention et de sa possible libération, ce qui aurait pour conséquence qu’il échappe à la justice.

Le HCDH rappelle dans son communiqué que le Front pour l'avancement et le progrès haïtien (FRAPH), commandé par Constant, a travaillé comme escadron de la mort ciblant la population en appui aux Forces armées haïtiennes pour conserver leur emprise sur le pouvoir. Ils ont procédé à des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées, des détentions arbitraires, des viols et d’autres innombrables actes de torture et de violence. Des soldats et des paramilitaires auraient fréquemment violé des femmes devant les membres de leur famille, et les survivants ont rapporté que des fils avaient été forcés de violer leur propre mère.

« On ne peut permettre aux auteurs d'actes aussi graves d’échapper à la justice », a déclaré l’ex présidente du Chili Michelle Bachelet.
« L’impunité détruit le tissu social et entretient la méfiance au sein des communautés et à l'égard de l'État. Seule la lutte contre l’impunité permet d'écarter les sentiments de frustration, d'amertume et le désir éventuel de vengeance qui pourraient conduire à de nouvelles violences et atrocités. Il est fondamental que les victimes obtiennent justice, vérité, réparations, et que leur dignité soit restaurée », a déclaré la Haute Commissaire, a rapporté les nations unies dans son communiqué.

 

 

Par Kervens Adam PAUL

Category

Politique

Culture

Economie

Sport