PubGazetteHaiti202005

Fin de mandat/Soutien de l’OEA à Jovenel Moïse: Réactions du ministre des affaires étrangères et des leaders de l’opposition 

Louis Almagro, Claude Joseph, Edmonde S Beauzile, André Micehl

 

 Le débat sur la fin du mandat de Jovenel Moise est entrain de prendre une proportion très importante dans l’actualité politique haïtienne. Si pour de nombreuses organisations politiques de l’opposition et d’autres secteurs de la vie nationale, le chef de l’état doit quitter le pouvoir l’année prochaine, l’OEA, dans une déclaration publiée sur le site de l’organisation, soutient que « le mandat du président Jovenel Moïse arrivera à terme le 7 février 2022 » 

 

Appelé à réagir, le Ministre des Affaires Étrangères et des Cultes, Dr Claude Joseph, dit prendre acte de la note de l’Organisation des États Américains, OEA, concernant le débat sur le mandat du président Jovenel Moise. M. Joseph qui s’est gardé de commenter les prescriptions de l’article 134-2 de la Constitution évoque ce qu’il appelle « Une logique arithmétique constitutionnelle ». 

 

« Il ne s’agit pas de célébrer cette note de l’OEA qui ne fait que confirmer que le mandat du président Jovenel Moise prendra fin le 7 février 2022. D’ailleurs, nous avons toujours su que la durée du mandat était de 5 ans », c’est en tout cas ce qu’a déclaré le ministre Joseph joint au téléphone par le journal peu après la publication de la note. Questionné sur le fait que l’OEA souffre d’une très mauvaise presse en Haïti depuis un certain temps en raison notamment de son implication présumée dans l’organisation d’élections truquées dans le pays, le chancelier haïtien a déclaré que l’OEA est une organisation qui jouit d’une très grande représentativité dans la région et est très connue pour sa spécialité dans l’organisation d’élection. L’OEA, faut-il le rappeler, est également perçue comme une organisation qui supporte le régime PHTK suite particulièrement à la visite controversée d’une délégation de l’organisation en juin 2019 dans le pays. 

 

Concernant les prescrits de l’article 134-2 de la Constitution, le diplomate a dit ne pas vouloir s’engager dans un débat constitutionnel mais a évoqué ce qu’il appelle « Une logique arithmétique constitutionnelle » pour justifier la volonté de Jovenel Moise de rester au pouvoir jusqu’au 7 février 2022 rappelant que le chef de l’État a seulement 3 ans et quelques mois au pouvoir.

 

 Les réactions des leaders politiques ne se font pas attendre. L’ancienne sénatrice et membre de MACHE KONTRE, Edmonde Supplice dénonce la position de l’OEA qui «  se pose donc en tribunal constitutionel haitien sans écouter les nombreuses voix autorisées qui ont une interprétation clairement différente des articles 134.2 de la Constitution et 239 de la loi électorale, écrit-elle sur Twitter. Les mêmes erreurs de l’OEA provoqueront les mêmes malheurs pour la démocratie haitienne!!Les démocrates haïtiens ne vont pas baisser la garde! C’en est assez! Democrates haïtiens réveillez vous! Soyez au rendez vous pour continuer à écrire l’histoire. Que vive la Democratie! »

 

 De son côté, Me. André Miche dit faire peu de cas de la note du secrétaire général de l’organisation des états américains, Luis Almagro. « La Déclaration du Sec Genl de l’OEA n’a aucune importance. L’article 134-2 de la Constitution est clair: le mandat de Jovenel Moïse prend fin le 7 Fév 2021. C’est à nous de faire respecter la Constitution. Définitivement, l’OEA est une organisation corrompue sans crédibilité », a posté sur son compte Twitter le porte parole du Secteur démocratique et populaire 

 

 Ces élections sont-elles possibles cette année?

 Plusieurs voix se sont élevées pour expliquer l’impossibilité d’organiser les élections cette année en raison notamment de l’insécurité, du manque de temps nécessaire et de la situation due à la COVID-19. Justement, le gouvernement semble ne pas être insensible à cette dernière raison, selon le ministre Joseph. 

« Ne serait-ce la crise liée au Coronavirus, le processus électoral aurait déjà été mis en branle car le gouvernement a la volonté et est déterminé à organiser les prochaines élections en vue du renouvellement du personnel politique », a déclaré le chancelier haïtien. Il pense qu’à cause de la COVID-19, les élections pourraient se dérouler en deux temps. Les législatives en février 2021 et les présidentielles en Octobre 2021, a fait savoir Claude Joseph affirmant que c’est ce qui a été discuté au niveau de l’Exécutif qui n’écarte pas la possibilité d’organiser une élection générale à la fin de 2021. Cependant, il souligne qu’aucune décision n’a encore été prise en ce sens.

 

 

Par Diego O. Charles 

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