PubGazetteHaiti202005

Massacre dans les quartiers populaires: La congresswoman Maxine Waters écrit à Michel Sison pour l’exhorter d’empêcher Haïti de sombrer dans une spirale de chaos et de violence

Rep Maxine Waters


La députée Maxine Waters, également présidente du comité des services financiers de la Chambre des représentants, a écrit à l’ambassadrice américaine en Haïti, Michèle J. Sison, en réponse à des informations selon lesquelles un escadron de la mort dirigé par Jimmy Chérizier, communément appelé «Barbecue», a mené des attaques violentes dans plusieurs quartiers pauvres de Port-au-Prince au cours de la semaine dernière, avec le soutien de la police haïtienne, et pour exhorter l’ambassadrice à utiliser ses connaissances et son expérience considérables en Haïti pour empêcher le pays de sombrer dans une spirale de chaos et de violence.
 
Dans cette lettre, la députée rappelle à la diplomate américaine qu’il est de sa responsabilité en tant qu’ambassadrice des États-Unis de développer de bonnes relations entre les États-Unis et les pays dans lesquels elle travaille.
 
« Comme vous le savez sans doute, les récents développements en Haïti ont été profondément troublants.  Je suis particulièrement troublée par les informations selon lesquelles un escadron de la mort dirigé par Jimmy Chérizier, communément appelé «Barbecue», accompagné de trois véhicules blindés de transport de troupes de la Police nationale haïtienne, a envahi Cité Soleil mardi, incendiant des maisons et tuant des personnes.  Cette violente attaque ferait suite à des attaques violentes dans les quartiers pauvres de Port-au-Prince de Tokyo, Delmas et Pont-Rouge au cours des deux derniers jours, au cours desquelles des policiers alliés à Cherizier se sont tenus debout pendant que des maisons étaient incendiées et des personnes tuées. Ces informations, si elles sont vraies, représentent une escalade scandaleuse et épouvantable de la violence à motivation politique contre le peuple d'Haïti », a écrit la députée dans cette lettre avançant que si les rapports sont vérifiés, ces incidents représentent les plus récents d'une série croissante d'attaques violentes contre des habitants de quartiers pauvres d'Haïti qui ont commencé il y a environ deux ans.

« En avril 2019, j'ai dirigé une délégation en Haïti, au cours de laquelle je vous ai rencontrée et j'ai également rencontré des habitants de La Saline et des environs, qui ont décrit des actes de violence intolérables survenus en novembre dernier.  Les survivants se sont dits préoccupés par le fait que des gangs liés au gouvernement, en collaboration avec des policiers, aient perpétré les attaques pour punir le quartier pour sa participation à des manifestations anti-gouvernementales. L'année qui s'est écoulée, depuis mon voyage en Haïti, des enquêtes crédibles sur le massacre de La Saline par le Réseau national de défense des droits humains d'Haïti (RNDDH), la Mission des Nations Unies (ONU) pour le soutien à la justice en Haïti et le Haut-Commissariat sur les droits de l'homme (HCDH) et la Direction nationale de la police judiciaire d'Haïti ont tous systématiquement dénoncé la violence à motivation politique.  Pourtant, les auteurs présumés n'ont jamais été traduits en justice. J'ai averti en avril 2019 que l'impunité pour le massacre de La Saline encouragerait davantage de violence, et tragiquement, j'ai raison.  Une attaque à motivation politique dans le quartier de Bel-Air du 4 au 8 novembre 2019 a tué au moins 15 personnes, et elle pourrait avoir été menée par les mêmes chefs de gang impliqués dans le massacre de La Saline. En outre, le HCDH a vérifié que les forces de sécurité haïtiennes étaient responsables d'au moins 19 homicides entre le 15 septembre et le 1er novembre et Amnesty International a indiqué que la police haïtienne avait utilisé à plusieurs reprises une force excessive lors des manifestations antigouvernementales fin 2019, notamment en tirant illégalement des balles réelles sur les manifestants et le lancement aveugle de gaz lacrymogène », a poursuit la députée Maxine Waters dans cette lettre.

 La députée se dit choquée et consternée par l'escalade de la violence signalée au cours de la semaine dernière et la condamne dans les termes les plus forts et exige que le gouvernement enquête pleinement sur ces incidents et poursuive ces responsables.

De plus, la parlementaire américaine dit exhorter fortement Michèle J. Sison à vérifier si des forces de sécurité haïtiennes impliquées dans ces violations des droits de l'homme reçoivent des fonds américains en violation de la loi américaine avant de déclarer que ces actes brutaux et inconfortables de violence motivée politiquement en Haïti doivent s'arrêter une fois pour toutes.

 


Par Kervens Adam PAUL

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