PubGazetteHaiti202005

Incendie de plages à Carries (Montrouis) par des membres de la population: les dessous de l’affaire

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Après avoir été victimes d’attaques d’individus armés de la zone de Fonds Baptiste, des habitants de la localité de Carriès (Montrouis) ont incendié, dans la matinée du mercredi 20 mai 2020, les maisons de plage d'André Apaid Junior, Alain Zuraik et Gérard Cassis, mais également les propriétés de l’Hôtel Océan View. Selon les autorités locales ce serait le résultat de conflits terriens qui existent dans la zone depuis plusieurs années.

Ce mercredi 20 mai 2020, les maisons de plage de la famille Apaid et les propriétés de l’Hôtel Océan view se sont réveillées sous les flammes. Des membres de la population civile, en colère, les ont incendiées. 

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Selon les informations qui sont parvenues à notre rédaction, cette colère de la population aurait surgi suite à la mort d’un habitant de la zone à l’issue d’un conflit terrien opposant les habitants de Carriès à des individus armés d’une localité de la 7ème section de la commune de Fonds Baptiste appelée Morne Dumarrant. Ces derniers voulaient se faire passer pour les héritiers légitimes des terres qui se situent sur le littoral de cette zone pourtant déclarée domaine privé de l’état et habités par ces riverains depuis plus de 70 ans pour certains.

Contacté par la rédaction, le maire de la commune de l’Arcahaie, Rosemilla Petit Frère a expliqué que ce conflit terrien ne date pas d’hier mais la situation s’envenime depuis plus de 15 ans, et des incidents pareils s’étaient déjà produits en 2013.

« À chaque fois ces bandits reviennent pour terroriser la population, l’état central est au courant mais aucune action concrète n’a été faite. Sous-équipés, les policiers du sous-commissariat de Carriès ne peuvent rien contre ces malfrats », a expliqué Rosemilla Petit Frère arguant que cet incident résulte de la négligence des autorités du pouvoir central mais également du laxisme des autorités locales.

La maire de la cité du drapeau critique aussi un comportement négligeant des habitants de Carriès qui ne prennent jamais le temps de régulariser leur situation foncière à la Direction Générale des Impôts et condamne le fait qu’ils ont incendié des propriétés privées pour se donner justice.

Selon le délégué de ville, Pierre Fritzner Jean, les membres de la population auraient attaqué ces plages privées parce qu’ils tiendraient pour responsables les propriétaires de ces espaces, des actes de violence perpétrés sur les habitants par les bandits.
 
Il précise par ailleurs que ces terres faisant l’objet de toutes sortes de convoitises font partie des domaines de l'État et des procédés sont en cours pour permettre aux riverains qui les occupent de régulariser leur situation.

Les habitants de Carriès eux considèrent les propriétaires de ces plages dont André Apaid Junior comme les complices des bandits de la localité appelée Morne Dumarrant. Selon les informations recueillies auprès de la population locale, ces familles riches auraient fourni des armes et des munitions aux malfrats et les auraient utilisées pour terroriser la population en vue de les contraindre à quitter de force le littoral qu’ils occupent depuis des lustres afin que ces familles fortunées et certains hauts dignitaires de l’état puissent se les approprier.

Dans la foulée, Sylvain Pierre Sauvenel, coordonnateur d’une organisation locale, appelée « Résistance Arcahaie » impute la responsabilité des actes de vandalisme aux plus hautes autorités du pays qui selon lui n’ont pas assumé leur rôle.

Consterné, Sylvain Pierre Sauvenel lance un appel à l’aide aux organisations de défense des droits humains au niveau national.

Le journal a tenté en vain de joindre André Apaid Junior accusé d’être de connivence avec les bandits armés de Morne Dumarrant et dont la propriété a été incendiée. 

 

 

Kervens Adam PAUL

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