PubGazetteHaiti202005

Coronavirus : malgré les risques, une bonne partie de la population fait fi des mesures du gouvernement

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Malgré les mesures annoncées par les autorités du gouvernement pour limiter la propagation du Covid-19 dans le pays, une bonne partie de la population en fait fi et continue de s'attrouper dans les rues, les marchés publics, les transports en commun entre autres.

Suite à la confirmation de plusieurs cas de contamination dus au nouveau Coronavirus (Covid-19) en Haïti souvent critiquée pour son système de santé défaillant, le gouvernement haïtien avait annoncé un ensemble de mesures: interdiction de tous rassemblements de plus de 10 personnes, couvre-feu sur toute l'étendue du territoire de 20 heures à 5 heures, pour limiter la propagation du virus dorénavant classé comme une pandémie par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Plusieurs jours après cette annonce , une bonne partie de la population ne tient pas compte de l'immensité du danger et ose s'aventurer dans les rues au mépris total des consignes des autorités sanitaires.

Les marchés publics fonctionnent à plein régime, les gens continuent de s'attrouper devant les banques et d'autres instructions publiques. Au niveau du transport en commun le constat est le même, les passagers sont entassés comme des sardines.

Pour Gérôme, 47 ans et père de 4 enfants, qui pratique le métier de portefaix au marché de Petion-Ville, il est tout bonnement impensable de demander aux gens de rester chez eux.

« Je suis obligé de sortir tous les jours pour travailler, pour pouvoir subvenir aux besoins de ma famille, si Jovenel voulait vraiment que je reste enfermé chez moi il devrait me donner de l'argent et donner à manger à ma famille », a-t-il déclaré.

Gérôme ignore tout du nouveau coronavirus qui a déjà tué plusieurs milliers de personnes à travers le monde, pour lui «cette histoire de Coronavirus n'est qu'une machination du pouvoir pour soutirer de l'argent à l'international».

Malgré les annonces faites par les autorités interdisant les rassemblements, le secteur des transports en commun fonctionne comme à son habitude augmentant du coup le risque de la propagation du Covid-19.
Dans les véhicules de transport en commun les passagers sont entassés les uns contre les autres au mépris total du principe de distanciation sociale, soit un mètre 50 entre chaque personne.

D’autres citoyens interrogés estiment que les chauffeurs devraient réduire considérablement le nombre de passagers pour se plier aux mesures de prévention préconisées par les autorités sanitaires.

De leur côté, les chauffeurs n'entendent pas réduire leur nombre de passagers et conditionnent cette diminution à une augmentation du prix du trajet.

« Ce taptap n'est pas à moi, je l'ai loué, et à chaque fin de journée je dois verser 1000 gourdes à son propriétaire, de ce fait je ne peux pas réduire le nombre de passagers», a martelé ce chauffeur assurant le trajet Petion-Ville Delmas.

Alors que le pays compte désormais 8 cas de contaminations dues au covid-19, et plus d'une centaine de personnes en quarantaine, une grande partie de la population continue d’ignorer les mesures de précaution et fait peu cas des annonces faites par les autorités, un comportement qui pourrait être à l'origine d'une hécatombe sanitaire dans le pays.


Il faut souligner qu’Haiti n’est pas prête à faire face au COVID19 compte tenu de la défaillance de son système de santé. Même la petite salle de quarantaine de l’hôpital de l’Université d’Haiti( HUEH) n’était « pas encore fonctionnelle », selon un article du Nouvelliste publié le 24 mars 2020, citant le Dr Reynal Bastien, médecin résident en service social, qui, en passant, a rapporté que « les médecins ont déserté l’hôpital ».

Dans ce pays presque dépourvu de tout, plus de 4.5 milliards de dollars provenant des fonds pétrocaribe ont été dilapidés par 3 gouvernements successifs dont plus de 60% sous le règne de Michel Martelly. 

 

 

Kervens Adam PAUL

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