PubGazetteHaiti202005

Droits Humains:- Devant le Conseil de sécurité des Nations-Unies, la FJKL présente un tableau sombre de la situation des droits de l'homme en Haïti.

Marie Yolene Gilles


La Directrice Exécutive de la Fondation Je Klere, Marie Yolène Gilles, a présenté, ce vendredi, un compte rendu de sa participation, le 20 février dernier, à une session du Conseil de Sécurité des Nations-Unies sur le Bureau Intégré des Nations Unies pour Haïti et la situation en Haïti. Me Gilles a fait remarquer aux membres du Conseil qu’ « Haïti fait face aujourd’hui à des cas de violations massives et systématiques des droits humains dans un contexte où les autorités de l’Etat manquent à leurs obligations positives et négatives de protéger et de respecter les droits humains ».


Dans son intervention devant le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, la Directrice Exécutive de la FJKL a présenté un tableau très accablant de la situation des droits humains en Haïti. Marie Yolène Gilles a particulièrement attiré l’attention sur la situation sécuritaire du pays et sur le fait que les autorités étatiques manquent à leurs obligations de protéger, de respecter et de faire respecter les droits des citoyens. « Même le droit à la vie est banalisé. Des assassinats affreux, des crimes odieux se perpétuent tous les jours dans la plus totale impunité », s’est plainte Mme Gilles précisant que rien que pour le début de cette année, au moins 31 cas de morts violentes ont été enregistrés.

Marie Yolène Gilles dit avoir également expliqué aux membres du Conseil de Sécurité que l’Etat haïtien a perdu le monopole de la violence légitime. Plusieurs zones sont entièrement sous le contrôle des gangs armés qui sont, parfois, mieux armés et mieux équipés que les policiers, selon Mme Gilles, indiquant que plus de cent cinquante gangs armés sont actifs sur l’ensemble du territoire national dont 23 à Port-au-Prince, 30 à Pétion-Ville, 17 à la Croix-Des-Bouquets et 20 dans l’Artibonite. Mme Gilles avait également dénoncé le fait que dans bien des cas, les gangs opèrent en complicité avec des officiels de l’Etat.

S’agissant de la gouvernance, Mme Gilles a informé le Conseil de Sécurité que le pays fonctionne sans budget depuis deux ans avec un gouvernement démissionnaire depuis près d’un an. L’ordre constitutionnel est rompu en janvier 2020 du fait de la non-tenue des élections aux dates constitutionnelles prévues. Le pays est donc aujourd’hui « en situation d’Etat d’exception non déclaré, ce qui est de nature à renforcer le pouvoir personnel, la gabegie administrative, le vol, le pillage des maigres ressources de l’Etat et la corruption ».

C’est donc dans ce contexte que le pays fait face également à une révolte de la base contre la hiérarchie au niveau de la Police Nationale d’Haïti, PNH. Hier encore, ces policiers ont tenté d’incendier la firme d’avocats du Président du Conseil d’Administration de la FJKL. Ils ont incendié cinq (5) véhicules, deux génératrices et des motocyclettes dans le Parking du Cabinet. Si le mouvement est contrôlé par le secteur mafieux de la Police, déclare-t-elle, les revendications présentées sont pourtant justes et méritent qu’on y prête attention. Ce corps formé depuis bientôt vingt-cinq (25) ans a besoin d’être audité, selon Marie Yolène Gilles rappelant au Conseil de Sécurité que l’expérience de renforcement faite avec les Nations-Unies ces dernières années se révèle un cuisant échec.

Fort de tout cela, la FJKL a fait un ensemble de recommandations au Conseil de Sécurité des Nations-Unies en vue d’aider Haïti à… premièrement, réussir sa période de transition en vue du retour à l’ordre démocratique rompu depuis le 13 janvier 2020. Cela passera nécessairement par un consensus entre les forces vives de la nation permettant de créer le cadre légal de la transition, la mise en place de responsables politiques crédibles, intègres, honnêtes et compétents en vue de s’attaquer à la réforme de l’État, la réforme de la constitution, la création d’un climat sûr et stable pour l’organisation d’élections correctes et propres.

Deuxièmement, diminuer la puissance de feu des gangs armés. Cela passera par la création d’une unité spécialisée de lutte contre les gangs armés au sein de la Police Nationale d’Haïti (PNH), le renforcement du service de renseignements, l’identification et l’arrestation des auteurs de graves violations de droits humains en vue de les soumettre à des procès exemplaires.

Concernant la corruption, la situation est à un niveau très alarmant, fait remarquer Marie Yolène Gilles. La FJKL demande aux Nations Unies d’aider le pays à mener efficacement la lutte contre la corruption par le renforcement de son cadre normatif et institutionnel de lutte contre la corruption et d’organiser les procès des fonds PetroCaribe, des massacres de La Saline, de Carrefour-Feuilles et des cas de viols.

 

 


Par D.O.C

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