Une lueur d'espoir dans la résolution de la crise politique actuelle se dessine alors que le groupe minoritaire propose une solution pour éviter la « capture de l'État » au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Le groupe souhaite que les décisions soient prises au sein du conseil par une majorité de 5 membres sur 7 en lieu et place de 4, initialement prévue dans l’accord du 3 avril 2024. C’est le conseiller Lesly Voltaire qui l’a annoncé lors d’une émission spéciale au studio de Gazette Haïti ce 2 mai 2024.
Selon les derniers développements concernant la crise au sein du Conseil Présidentiel de Transition, la minorité aurait accepté la désignation de Edgard Leblanc comme président du CPT. Cependant, elle propose que toutes les grandes décisions qui vont engager la nation, à savoir la nomination du premier ministre, la formation du gouvernement, la formation du CEP, la nomination des directeurs généraux, etc, soient prises par 5/7 conseillers en vue d'éviter la capture de l'état, affirme Lesly Voltaire lors d'une emission spéciale ce jeudi au Studio de Gazette Haïti.
Selon l'accord du 3 avril 2024 que la minorité souhaite amender, il faut la majorité absolue, soit 4/7 pour prendre les décisions au cas où il n'y aurait pas de consensus.
Cette proposition vise à éviter toute tentative de « capturer l'État par un seul groupe ou une seule faction politique, garantissant ainsi une gouvernance plus inclusive et transparente », argumente le représentant de Fanmi Lavalas au Conseil. Aussi, selon Lesly Voltaire, cette proposition vise à favoriser un retour à la sérénité au sein du Conseil Présidentiel de Transition.
D’après l’ancien ministre de l’éducation nationale et des Haïtiens vivant à l’étranger (MHAVE), des postes auraient déjà été distribués par le Bloc Majoritaire. Il dit être certain de cette information et que certaines personnalités politiques ont déjà fait la fête, estimant qu’elles vont décrocher à tout prix un poste au sein du nouveau gouvernement.
« Dans le cadre de cette capture de l'état, Ils ils vont s'accaparer des finances du pays, de la douane, de la DGI [ direction générale des impôts, NDLR], etc. », dénonce-t-il à l'avance.
Lesly Voltaire, représentant de Fanmi Lavalas, a aussi déclaré lors de cette émission spéciale au Studio de Gazette Haïti News que la majorité n'aurait aucune objection à concéder l'idée d'une majorité de 5/7. Il a précisé que cette proposition a été discutée lors d'une réunion du conseil réalisée cet après-midi à laquelle tous les membres ont pris part.
Cette initiative témoigne d'une volonté de compromis et de recherche de solutions concertées pour sortir de l'impasse politique qui sévit dans le pays, a-il poursuivi. Il reste à voir si cette proposition sera acceptée et mise en œuvre.
Un CPT en plein cyclone
Le doyen d'âge du Conseil Présidentiel, Lesly Voltaire reconnait lors de cet entretien au journal que cet organe est plein « cyclone tropical ». « Il y a dèjà beaucoup de pluies mais pas encore assez de vent », croit-il. Le Conseil Présidentiel de Transition nagerait dans des eaux troublées.
Selon lui, certains acteurs tentent d’afficher les mêmes comportements que ceux de Ariel Henry. « On avait proposé que le conseil fonctionne par consensus et en toute convivialité », rappelle Voltaire se montrant préoccupé par l’éventualité de l’implosion du conseil.
Lesly Voltaire dénonce la volonté du Bloc Majoritaire qui, selon lui, veut transformer le Conseil Présidentiel de Transition en un parlement pur et simple en y instaurant un bloc majoritaire. Avec cette attitude, il craint que les 3 membres de la minorité ne soient devenus que de simples observateurs. « De 2 membres observateurs nous en sommes passés à 5. C’est un accroc à l’esprit de l’accord », estime le représentant de Fanmi Lavalas.
Sur les ondes de Radio Caraïbes, Jacques Ted Saint Dic de l'accord Montana avait proposé une présidence tournante comme solution à la crise. Selon lui, on aurait comme présidents Edgard Leblanc Fils, Lesly Voltaire et Fritz Jean durant les 21 mois de la transition à raison de 7 mois de présidence par personne. Une proposition rejetée par Claude Joseph un des leaders de la majorité dégagée au sein du Conseil. Pour lui, la sortie de Montana contre ce qui s'est passé à la Villa d'Acceuil le 30 Avril transpire du « racisme, de la discrimination et témoigne d'une volonté hégémonique ».
Selon les dernières informations, une réunion s’est tenue entre les membres de la Caricom et les membres du Conseil Présidentiel de Transition. La Caricom voulait s’enquérir de la situation. Toutefois, les conseillers faisant partie du groupe minoritaire auraient brillé par leur absence.
Entre-temps, les conseillers prennent la voie des médias pour vider leurs contentieux. Un spectacle de mauvais goût qui risque de ternir de plus en plus l’image du Conseil Présidentiel de Transition dont la création est déjà contestée par une frange de la population.
Par: Daniel Zéphyr
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